La République Démocratique du Congo a été exclue depuis le 1er janvier 2011 de l’ » African Growth and Opportunity Act » (AGOA).
L’appartenance à l’AGOA permettait au pays de Lumumba de jouir du statut privilégié que lui conférait un programme d’appui aux économies des pays africains permettant à ceux-ci d’intégrer facilement les marchés américains.
Au regard du constat fait sur le terrain, la RDC a du mal à réintégrer ce processus étant donné que Kinshasa ne remplit pas certains critères dont le respect des droits de l’homme, la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance, la réduction de la pauvreté, le respect de la liberté d’expression et d’association. Le cas des arrestations arbitraires des leaders pro démocratie de Filimbi en est un cas illustratif.
Un membre de la section économique de l’Ambassade des USA en RDC a indiqué à la presse qu’il n’est pas facile pour la RDC de réintégrer l’AGOA. Mais avec les élections présidentielles et législatives en vue, il y a lieu d’espérer voir les nouvelles autorités s’impliquer en sorte que le pays puisse réintégrer ce programme, a indiqué ce diplomate américain.
Pour être éligible à l’AGOA, il faut atteindre certains niveaux, surtout en ce qui concerne le respect des droits de l’homme.
Pour rappel, la décision excluant Kinshasa de l' » African Growth and Opportunity Act » a été prise sous décret par le président américain Barack Obama, sanctionnant la passivité de l’Administration congolaise devant les multiples cas de violations de droits de l’Homme, notamment des viols commis par les forces de sécurité congolaises dans l’Est du pays.
Sur ce coup, l’Administration Obama n’a pas fait démentir, une fois de plus, sa réputation, restant toujours fidèle à son mémorable discours lors de sa dernière visite en Afrique.
La réaction de Kinshasa ne s’est pas fait attendre. Pour les autorités congolaises, ces allégations sont non seulement fausses, mais aussi injustifiées.
La responsabilité des exactions relevées reviendrait aux Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et à d’autres milices locales, lesquelles sont traquées par l’armée régulière depuis début 2009.
La RDC n’est pas la première nation à être suspendue de ce programme. Il y a trois ans, la Guinée, Madagascar et le Niger, à cause de l’illégitimité de leurs présidents respectifs, subissaient les mêmes mesures disciplinaires.
Par la même occasion, la Mauritanie, après avoir organisé un scrutin présidentiel, a réintégré le club des pays bénéficiaires de l’AGOA.
La RDC devra donc s’atteler à régler la question des droits de l’homme si elle désire profiter à nouveau des avantages commerciaux que lui offrent les marchés américains avec comme avantages, réduction des taxes et impôts.
Les USA visent l’Afrique
Arun Kumar, secrétaire d’Etat adjoint aux marchés mondiaux au Département de Commerce des USA a tenu un point de presse électronique avec les médias du continent africain dont La Tempête des Tropiques.
Dans sa déclaration liminaire, Arun Kumar a indiqué que Washington veut accroitre les activités commerciales avec l’Afrique.
Les USA visent l’Afrique pour accroitre leur investissement dans les domaines des infrastructures et de transport. Avec la prochaine visite du président Barack Obama en Afrique, plus précisément au Kenya, le chef de l’Etat américain sera accompagné des milliers d’hommes d’affaires américains qui vont s’intéresser à plusieurs projets en vue de développer les relations commerciales entre l’Afrique et les USA.
En marge de la conférence prévue au mois de septembre prochain, les USA tiennent à promouvoir l’agriculture en Afrique et au terme de la visite du président Obama en Afrique, Washington travaillera pour développer le commerce sur le continent.
Quid d’Arun Kumar ?
Pour rappel, le Sénat des USA a confirmé Arun Kumar aux postes de Secrétaire d’Etat adjoint au Commerce en Charge des marchés mondiaux et de directeur général du service du Commerce américain et extérieur, le 13 mars 2014.
Dans ce rôle, Arun Kumar dirige les efforts de promotion du commerce et des investissements du gouvernement des USA.
Il a aussi dirigé l’administration internationale du commerce, une institution qui possède des bureaux dans plus de 100 villes américaines et dans 72 marchés mondiaux tout en plaidant pour que les exportateurs américains aient un meilleur accès aux marchés.
Par Godé Kalonji Mukendi