Bancarisation de la paie des fonctionnaires : le ministre du Budget interpellé

Jeudi 11 juin 2015 - 10:32

Le député national Fabien Mutomb Kan Kato a posé, mercredi 10 juin 2015, une question orale avec débat au ministre d’Etat en charge du Budget, au cours d’une séance plénière de l’Assemblée nationale.

A cette occasion, l’élu du peuple a demandé au ministre Michel Bongongo de fournir à l’assemblée plénière des explications sur l’état d’avancement du processus de bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat à fin décembre 2014.

Il a précisé que, selon des informations à sa disposition, les effectifs totaux bancarisés à fin 2012, 2013 et 2014 sont respectivement évalués à 295 601 ; 612 069 et 669 066 agents et fonctionnaires de l’Etat, soit un taux de bancarisation de 73, 9 % à fin décembre 2014.

Les autres agents et fonctionnaires de l’Etat sont payés, soit par CARITAS Congo Asbl, soit par les ordonnateurs délégués (OD) provinciaux. Cette catégorie d’agents et fonctionnaires représente 26, 1 %, à la même période.

Jusqu’à présent, ce processus de sécurisation de la paie se heurte à des écueils graves de nature à corrompre l’intégrité de l’opération, surtout si les clauses de différents partenariats conclus avec les intervenants dans ce processus ne sont pas clairement élucidées.

La traçabilité mensuelle des reliquats paie depuis 2012 n’est pas clarifiée, surtout pour les intervenants non bancaires.

Eu égard à ces constats, le député Fabien Mutomb Kan Kato a demandé au ministre d’Etat d’éclairer la lanterne de l’assemblée plénière sur la situation exacte des reliquats paie des banques agréées et de l’Asbl CARITAS Congo depuis le début de l’opération.

L’auteur de la question orale avec débat tientégalement à connaître les clauses du partenariat gouvernement – CARITAS Congo sur la paie, ainsi que la hauteur exacte de la rétribution payée par le gouvernement à CARITAS Congo dans le cadre de cette coopération.

» Pourquoi le cadre de coopération actualisé entre le gouvernement et l’Association congolaise des banques n’est pas encore opérationnel et pourquoi le gouvernement a suspendu la prise en charge des frais de tenue de compte au regard du caractère modique des revenus des agents et fonctionnaires de l’Etat, sans tenir compte des objections soulevées par les bénéficiaires ? « , a enchaîné Fabien Mutomb.

Pour l’épauler, son collègue député Patrick Mayombe a indiqué qu’en mettant sur pieds le processus de bancarisation, le gouvernement a mis les bœufsdevant la charrie.

Cet élu du peuple aurait souhaité que l’exécutif national commence par soumettre au parlement un projet de loi sur la bancarisation.

» Comme le gouvernement ne l’a pas fait, nous allons déposer incessamment une proposition de loi sur ledit processus « , a poursuivi Patrick Mayombe, fustigeant le manque de vision et de volonté politique dans le chef du gouvernement dans la gestion du processus de bancarisation.

D’autres députés ont aussi soulevé leurs préoccupations que le ministre d’Etat en charge du Budget a qualifiées de profondes et pertinentes, avant de solliciter et d’obtenir un délai de 48 heures pour réunir des réponses nécessaires.

Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale a rappelé que beaucoup de députés ont stigmatisé les inconvénients de la bancarisation, notamment en ce qui concerne les enseignants et infirmiers.

» L’année scolaire comprend 220 jours. Les enseignants prestant précisément dans les circonscriptions électorales du Kwango perdent 80 à 100 jours sur ce total, pour aller retirer leurs salaires. Le gouvernement aurait dû prendre des dispositions immédiates pour remédier à cette situation qui entame le droit à l’éducation « , a conclu Aubin Minaku.

Par Marcel Tshishiku