La Banque centrale du Congo vient de lancer un nouveau produit sur le marché financier. Il s’agit de l’accord de swap qui vise la promotion du financement de l’économe en monnaie nationale d’un pays. L’accord de SWAP est un accord de crédits entre la BCC et l’IFC. C’est l’essentiel de la conférence de presse qui a précédée la 4ième réunion du Comité de politique monétaire, animée hier jeudi 07 mai par le gouverneur de la Banque centrale du Congo Déogratias Mutombo Mwana Nyembo.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de différentes réformes annoncées par le patron de l’institut d’émissions au début de cette année. D’après l’autorité monétaire, l’accord de Swap est une opération de change effectuée par la société financière de la Banque mondiale pour financer les économies des pays en voie de développement. A partir du mois de juin prochain, a fait savoir le gouverneur de la BCC, la banque mondiale va investir en RDC en franc congolais. Et d’expliquer la société financière de la Banque mondiale l’IFC, va mettre à la disposition de la BCC, un montant de 50 millions de USD et la BCC va en contre partie verser à l’IFC l’équivalent du même montant en FC pour octroyer des crédits aux entreprises et petites et moyennes entreprises qui évoluent en RDC.
Cette initiative est partie d’un constat fait par la BCC sur la stabilité monétaire. C’est un début de la promotion de crédit en monnaie nationale. Et d’expliquer, la monnaie nationale est jugée stable sur le plan mondial. Il invite tout le monde à faire confiance à la monnaie nationale pour que cette confiance se traduise en acte. Pour rendre effective cette reforme, l’IFC est prête à accueillir les experts de la BCC pour une formation en vue d’accroitre les marchés de capitaux.
Dans un autre chapitre, le comité de politique monétaire d’hier jeudi 07 mai a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel de sa politique monétaire. Donc, le taux directeur demeure à 2%. Le gouverneur Déogratias Mutombo qui a présidé cette réunion a indiqué que tous les paramètres sont sous contrôle avant d’ajouter qu’il n’y a pas eu des chocs majeurs sur le plan extérieur en termes de prix et de liquidité. Selon lui, le marché monétaire a été marqué par le dynamisme des activités au marché interbancaire qui se sont dénouées au taux moyen pondéré de 1, 7%. Avant d’ajouter, le guichet des facilités permanentes a enregistré des opérations en croissance au taux de 4,5%. Mathy MUSAU
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Comité de Politique Monétaire s’est réuni, ce jeudi 07 mai 2015, pour sa quatrième réunion ordinaire de l’année sous La présidence de Monsieur Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO, Gouverneur de La Banque Centrale du Congo.
Le Comité a analysé l’évolution récente de la conjoncture économique tant au niveau national et qu’international ainsi que les perspectives à venir et échangé sur le dispositif de politique monétaire approprié à cette situation.
A cet effet, iL s’en est dégagé ce qui suit :
Au plan international,
D’après les perspectives de l’économie mondiale du FMI d’avril 2015, la croissance économique attendue en 2015 devrait s’établir à 3,5 % après 3,4 % en 2014. Cette croissance serait principalement tirée par le dynamisme de l’activité économique dans les économies avancées, notamment aux Etats-Unis, sur fond de mesures de politique monétaire accommodante et de la baisse des cours du pétrole.
Il importe de noter que les perspectives de croissance économique sont exposées à moins de risques macroéconomiques par rapport à la situation d’il y a quelques mois, à savoir le risque d’une récession dans la Zone euro tout comme celui d’une déflation. Toutefois, un accroissement des risques financiers est observé à l’échiquier international notamment l’appréciation du dollar américain et ta variation des prix d’actifs. S’agissant particulièrement de L’appréciation du dollar américain, cette situation est perçue comme un risque potentiel pour les pays qui disposent d’un portefeuille de la dette publique en cette monnaie, comme la RDC, et dont la persistance de variations des fortes amplitudes serait susceptible de créer de nouveaux risques financiers et de perturber l’exécution des plans d’action budgétaire.
Par ailleurs, le Comité de Politique Monétaire a noté avec une attention particulière le léger retournement de tendances des cours du pétrole au mois d’avril qui ont connu une progression mensuelle de 22,0%. Cette situation n’est pas au point de constituer un facteur de risque important pour l’économie mondiale, même si son impact peut varier selon le pays.
Ainsi, une fois de plus, le CPM invite le Gouvernement à accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles susceptibles de stimuler la transformation structurelle pour une croissance durable.
Au plan national,
L’économie congolaise entend poursuivre son chemin de l’expansion imprimé depuis une dizaine d’années. Le taux de croissance est projeté à 10,3 % en 2015 contre une réalisation de 9,5 % en 2014, tirée principalement par le dynamisme du secteur extractif. Cependant, il y a lieu de relever La baisse du solde global brut d’opinions des entrepreneurs au mois d’avril qui est ressorti à 12,3 % contre 14,9 % un mois plus tôt.
Le marché des biens et services a été caractérisé par la stabilité des prix. En effet, le taux d’inflation hebdomadaire a tourné autour d’une moyenne de 0,01 % comme le mois précédent. En rythme mensuel, l’inflation s’est située à 0,062 % contre 0,057 % en mars, portant le cumul annuel à 0,590 %. A ces conditions, (‘année pourrait se clôturer avec un taux d’inflation de 0,70 % contre un objectif de 3,5 %.
S’agissant des finances publiques, une amélioration de la position nette du Gouvernement a été notée au mois d’avril, réputée comme mois d’échéance fiscale, à la suite du paiement de l’impôt sur le bénéfice et profit sur le revenu de l’exercice 2014.
Sur le marché des changes, le taux de change est demeuré relativement stable avec une légère dépréciation de 0,2 % du cours indicatif et une variation nulle du taux de change sur le marché parallèle. Le taux de change s’est situé à 926,62 CDF le dollar américain à L’interbancaire et à 932,00 CDF au marché parallèle.
Quant aux réserves de change, une légère accumulation a été notée au mois d’avril accompagnée d’une contraction relative des avoirs des banques en monnaie nationale aux fins des impératifs de l’échéance fiscale.
A cet effet, on note un niveau des réserves de 1.716,85 millions de USD contre 1.697,28 millions un mois avant. Ce niveau correspond à 7,1 semaines d’importations des biens et services sur ressources propres.
S’agissant des agrégats monétaires, ils sont demeurés sous contrôles avec des marges assez importantes par rapport à Leurs niveaux programmés. Le marché monétaire, pour sa part, a été marqué par Le dynamisme des activités au marché interbancaire qui se sont dénouées au taux moyen pondéré de 1,7 %. Le Guichet des facilités permanentes a enregistré des opérations en croissance au taux de 4,5 %.
Sur base de ces analyses, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel de sa politique monétaire. Le taux directeur demeure à 2 %. S’agissant du coefficient de La réserve obligatoire sur Les dépôts en devises à vue et à terme, il est maintenu respectivement à 8 % et 7 % et celui pour Les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme, respectivement à 2% et 0 %.
La régulation de La Liquidité devra se poursuivre via Les adjudications des bons BCC.
Fait à Kinshasa, Le 07 mai 2015