Budget 2015 : Social, les Sénateurs veulent des explications !

Mercredi 26 novembre 2014 - 07:44

A la Chambre haute du Parlement, les Sénateurs veulent aller plus loin dans l’examen, en seconde lecture, du projet de Budget 2015. Ils ont demandé au Vice-Premier Ministre et Ministre du Budget de fournir des explications sur la modicité des recettes allouées au secteur social et à la construction des  infrastructures de base. Daniel Mukoko devra dire comment il envisage de créer des ressources innovantes pour que la RDC devienne effectivement un pays émergent.  C’est une question, pour lui, de faire la grande démonstration de force d’idées, pour convaincre.

A ceux qui se demandaient par où était passé le projet de Budget 2015 après son adoption par l’Assemblée Nationale, il est en examen au Sénat pour une seconde lecture. Hier, mardi 25 novembre, Daniel Mukoko, Vice-Premier Ministre et Ministre du Budget, a présenté aux Sénateurs, réunis en plénière, l’économie générale du projet de Budget 2015. D’après Daniel Mukoko, le Budget 2015 tient à la fois compte de plusieurs impératifs. Entre autres, les recommandations issues des Concertations nationales, la mise en œuvre des engagements pris par la RD. Congo dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, l’organisation des élections, le dénombrement de la population, le social ainsi que la sécurité.  Parmi les innovations apportées dans le Budget 2015, le Gouvernement parle de la modification et de renfoncement de certaines dispositions des lois fiscales et non fiscales. Fixé à quelque 8 mille milliards et demi de Francs congolais, le Budget 2015 met un accent particulier sur les dépenses en faveur de l’équipement. Les recettes proviennent essentiellement des douanes et accises, des impôts, de la DGRAD et, c’est peut-être une première, des recettes des pétroliers producteurs. Dans ces conditions, il faut s’attendre à une importante pression fiscale. Officiellement, la pression fiscale est de 16,3%. Les recettes attendues de l’extérieur tournent autour de 18,8%. Les recettes d’appuis budgétaires proviennent du contrat de désengagement-désendettement conclu après l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE. Le Gouvernement attend aussi de l’argent devant provenir des partenaires bilatéraux et multilatéraux pour financer les investissements.

Un apport significatif est attendu, dans le cadre des Budgets annexes, des Universités et Instituts supérieurs ainsi que des Hôpitaux généraux de référence.

Quelle dépense privilégier ?

Globalement, les dépenses prioritaires, en 2015, seront orientées vers le secteur de la sécurité du territoire national. Pas seulement. L’organisation des élections exige beaucoup d’argent. Outre les fonds qu’il faille allouer à la CENI, l’Office national de l’identification de la population (ONIP) se montre également budgétivore. Les principaux animateurs de cette structure, chargée de recenser la population, tablent sur un une bagatelle de 500 millions de dollars.

Les Sénateurs s’interrogent

Dans leurs interventions, les Sénateurs ont posé des questions multiples et variées. Prenant le risque de se répéter, plusieurs Sénateurs ont dénoncé la modicité des recettes de l’Etat. Un exemple patent a réveillé la plénière. La Gécamines, à son âge d’or sous Mobutu, produisait 450 mille tonnes de cuivre. La Gécamines contribuait à la hauteur de 55% au Budget de l’Etat. Une précision du Président du Sénat Léon Kengo. Au jour d’aujourd’hui, la Gécamines extrait du sous-sol congolais 1 million de tonnes de cuivre. La tonne de cuivre, sur le marché international, se négocie à 8 mille dollars américains. Comment, s’est interrogé le Sénateur Mutamba Dibwe, le secteur minier n’apporte pas une contribution significative au Budget de l’Etat ?

Un autre Sénateur du nom de Betina a déploré la non-prise en compte de la décentralisation dans le Budget 2015. Il y en a qui se sont montrés solidaires avec les enseignants non payés. Dans le domaine des infrastructures, certains Sénateurs ont réclamé des données chiffrées sur le nombre de kilomètres de routes à construire, ville après ville, province après province. Combien de centres hospitaliers seront construits ou réhabilités, où et quand ?

Avant d’obtenir des éléments de réponse à leurs questions, les Sénateurs devront attendre deux jours. C’est le délai sollicité par le Vice-Premier Ministre, Ministre du Budget.

La Pros.