La situation que traverse la ville de Butembo depuis l'avènement du virus Ebola préoccupe les hommes d'affaires locaux qui craignent des pertes énormes dans leurs calculs économiques.
Après l'assaut des miliciens Maï-Maï dans la ville mercredi 8 mai, Polycarpe Ndivito regrette par exemple que depuis vendredi dernier, les activités commerciales soient toujours au point mort à cause de revendications diverses motivées par la résistance contre les équipes de riposte contre Ebola.
Le président de la FEC se plaint de la dégradation de la situation sécuritaire pour une ville dont l'activité principale est le commerce et qui ne permet plus aux opérateurs économiques de mener leurs activités de négoce.
"Les conséquences sont énormes quand on parle des activités commerciales comme aujourd'hui. Nous faisons des transferts, il y a des commandes qu'on a faites en Chine, à Dubaï, au Kenya, en Ouganda. Il y a du café qu'on doit exporter, le quinquina, le cacao, les gens attendent leurs marchandises. Tout ça, c'est une paralysie. Ce sont des millions qui sont bloqués. Pour des dépenses ordinaires par jour, nous avons un bilan de plus d'un million par jour. Alors, imaginez deux, trois ou cinq jours", a déploré le chef du patronat local.
Par ailleurs, Polycarpe Ndivito regrette que certains jeunes de la ville soient instigateurs de ces perturbations sporadiques des affaires alors que de nombreux messages leur sont adressés afin qu'ils déposent les armes.
Le président de la FEC qui considère qu'ils perdent leur temps en brousse leur demande de venir participer à la reconstruction de Butembo.
"Malgré la situation, on est en train d'encadrer tant soit peu les jeunes. Regardez dans nos boutiques, ce sont les jeunes qui sont là. D'autres, on les a formés, ils sont devenus des commerçants. On a déjà lancé beaucoup de cris d'alarme. Est-ce que vous avez déjà vu des maisons construites par des Maï-Maï ici dans la ville? Ils perdent leur temps dans la brousse, qu'ils viennent qu'on fasse le travail ensemble. Ils pourront devenir même plus riches que nous", a-t-il insisté.
Précisons enfin que Butembo vit essentiellement du commerce qui constitue en ce sens l'activité principale de survie de la plupart des citoyens locaux faute de subsides du gouvernement congolais.
Isaac Kisatiro depuis Butembo