CE MATATA-LÀ !

Jeudi 9 juillet 2015 - 06:29

Quand on aura fini de jeter des pierres à tort ou à raison sur l’arbre Matata, il restera bien des choses. A savoir que ce Premier ministre-là aura marqué son passage sur la célèbre avenue Roi Baudouin. Ce " bwana kitoko qui aurait eu toutes les peines du monde de reconnaître la résidence- cabinet de travail des gouverneurs généraux sous la colonie. La Primature a plus que changé de look. Le saint des saints du gouvernement congolais s’est métamorphosé, agrandi, embelli.
D’un simple lieu de travail il est devenu l’un des hauts lieux de la capitale congolaise. Un petit tour par la Primature vous permet à la fois de respirer l’air frais émanant du majestueux fleuve Congo tout en revisitant l’histoire politique du pays. En somme, dans le jardin des Premiers, on peut utilement lier justement l’utile à l’agréable.
De ce Premier ministre-là, on retiendra aussi qu’il a ressuscité le transport urbain moderne à Kinshasa. Difficile d’articuler " Esprit de vie " sans penser aussi à Matata. Comme il sera quasiment impossible demain d’admirer l’immeuble devant abriter l’essentiel de ministères place " Royal " sans que l’ombre du même Matata n’arrive à planer. Pour un pont jeté sur Makelele, le tout premier Premier ministre de la longue transition mobutienne est entré vivant dans l’histoire : le " pont Lunda Bululu ".
Ce n’est pas tout. Lorsque dans le fin fond de Kimbanseke ou dans son Maniema natal- comme cela a été le cas dimanche dernier-, Matata Ponyo inaugure une école, des Congolais de ces coins d’un certain âge réalise que c’est la première fois depuis des lustres qu’une école sorte de terre. Pour les plus jeunes, c’est tout simplement une première.
Normal que ce Premier ministre-là soit associé dans l’imaginaire à ces réalisations. D’autant que ces " miracles " sont estampillés " sur fonds propres ". Ce qui n’est pas rien dans un pays où même rafraîchir le mur d’un bâtiment nécessitait un financement extérieur !
Bref, sans être un saint, sans être " monsieur zéro faute ", Matata - un nom qui signifie tout sauf de la gentillesse- aura planté un arbre dont les fruits sont visibles . Au fait, on ne jette de pierres qu’à un arbre qui porte des fruits. José NAWEJ