CENI : Pr Kabatu Suila contre le choix de l’ECC

Vendredi 23 octobre 2015 - 09:30

Bernard Emmanuel Kabatu Suila s’insurge contre le fait que le remplacement de l’abbé Apollinaire Malumalu à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devienne aujourd’hui la seule affaire des confessions religieuses. Inscrit officiellement depuis le 8 octobre 2012 en tant que membre de la Société civile, cet éminent professeur des universités pense que cette composante est aussi composée de professeurs, de médecins, de journalistes, commerçants… " jusqu’aux villageois ". Raison pour laquelle l’inventeur de la " théorie du Bic sec " dit ne pas comprendre que, seuls les hommes d’églises soient choisis pour diriger la Centrale électorale alors que "tous nous faisons partie de la Société civile qui est plurielle ".

" L’essentiel dans ce débat est de trouver un candidat blanc comme neige et compétent ", suggère-t-il, tout en s’opposant farouchement à la proposition de l’Eglise du Christ au Congo (ECC). Cette confession religieuse, rappel-t-on, a choisi comme candidat à la CENI M. Corneille Nangaa, actuel Secrétaire exécutif adjoint de la CENI pour succéder à l’Abbé Malumalu qui a démissionné depuis le 10 octobre.
Face à cette désignation, le Pr Kabatu Suila revient à la charge pour appuyer la position de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) la qualifiant d’une " arnaque ".
Pr Kabatu Suila considère que la position des Catholiques " disqualifie purement et simplement le candidat de l’ECC au vu du poids de l’Eglise catholique dans la composante confession religieuse de la Société civile en RDC.
Mieux, Pr Kabatu Suila estime que la désignation du candidat de l’ECC ne cadre pas avec une certaine éthique. " D’autant plus que, depuis la démission de l’Abbé Malumalu, des situations de détournements des deniers publics avérées sont signalées à la CENI ".
Selon lui, tous les anciens collaborateurs de l’Abbé Malumalu " restent calme en attendant leur nouveau patron que le sort leur donnera. Car, tous les cas de détournement qui ne sont pas encore élucidés sont-ils connus ou pas du secrétaire exécutif qui postule au poste du président démissionnaire ? ", s’interroge-t-il.
" Aussi longtemps que le président démissionnaire n’est pas encore remplacé, tous ceux qui ont géré la CENI avec l’Abbé Malumalu doivent tous être tenus pour responsables jusqu’à ce que la situation soit clarifiée ", prévient ce membre de la Société civile.
Fort de sa 12ème place à la Présidentielle 2011 sur 33 candidats, Pr Kabatu Suila s’en remet à l’opinion nationale. "Les Congolais doivent espérer que d’autres candidats plus crédibles se déclarent en remplacement de l’abbé Malumalu car avec la déclaration de la CENCO, le candidat désigné par l’ECC pour son remplacement est disqualifié ".
D’ailleurs, poursuit-il, " les confessions religieuses ont déjà été même trop bien servies ". D’où, son souci de voir la RDC faire appel à d’autres composantes afin que le pays puisse imposer certaines exigences. " Il nous faut un homme ou une femme compétent(e), instruit(e), qualifié(e), de bonne moralité, de bonne conduite, propre… bref, un oiseau rare ". Rachidi MABANDU