C’est le moment pour l’Afrique de siéger comme membre permanent du Conseil de sécurité

Mardi 30 septembre 2014 - 16:57

A la suite de l’annonce du président Kabila à la 69ème Assemblée générale de l’ONU

Plus question que cela attende encore pour longtemps. Qu’on le veuille ou pas, autant que pour les Etats-Unis d’Amérique, la France, le Royaume-Uni, la Chine que pour la Russie, l’Afrique, à travers ses représentants, a le droit de siéger en sa qualité de membre permanent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Cela lui revient de plein droit. Et personne ne peut le lui renier comme on l’a fait jusqu’à présent. Dans son discours de jeudi dernier, le président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, l’a réaffirmé du haut de la tribune de l’ONU. Haut et fort, et de la manière la plus solennelle qui soit.

Il est certes permis à chacun de nous de rêver, c’est son droit le plus légitime d’ailleurs. Mais ici, il ne s’agit pas de rêver. Il est plutôt question de passer beaucoup plus aux choses concrètes ; en sortant de l’abstrait. Et le concret, c’est quoi ? C’est ce que l’on va découvrir.

Aujourd’hui, plus qu’hier, le reste du monde devra s’aligner sur ce qui apparaît, pour l’Afrique et pour les autres continents, comme une évidence. « Il n’est pas normal, en effet, que l’Afrique, continent auquel appartiennent six des dix économies les plus dynamiques du monde aujourd’hui, dont le taux de croissance et la jeunesse de la population augurent d’un statut de puissance démographique et qui, de par ses forêts, ses réserves d’eau douce et ses terres arables est incontournable dans la mise en œuvre des stratégies de développement durable, ne dispose pas de sièges permanents au sein de l’Organe de notre organisation chargé de veiller sur la paix et la sécurité internationale. Il est temps, plus que temps, que cela change. C’est une question de justice… ».

Le message est lancé. Et la personne qui parle ainsi, c’est Joseph Kabila Kabange, président de la République Démocratique du Congo. Il a délivré cet important message à la faveur de l’allocution qu’il a prononcée jeudi 25 septembre à partir de la tribune de la 69ème Assemblée générale des Nations unies. Un discours qui ne peut donner lieu à équivoque étant entendu que les éléments constitutifs de son discours sont clairs comme l’eau de roc.

Et ce, sur tous les points qu’il a mis en avant au nombre desquels le rappel qu’il a fait à propos du « plaidoyer récurrent de la République Démocratique du Congo pour une juste représentation de l’Afrique dans les organes de prise de décisions des Nations unies, particulièrement au sein du Conseil de sécurité ».

IL FAUT QUE ÇA CHANGE EFFECTIVEMENT

Pendant longtemps, l’Afrique a fait et elle n’en finit pas de faire les frais de l’injuste redistribution de rôles au niveau des Nations unies. Comme cela avait été décidé par les « puissances du monde » qui nous régentent – et qui, à certains moments, semblent avoir droit de vie ou de mort sur les Africains, le continent se contente de ce qu’on a toujours voulu lui donner: dans la plupart des cas, du menu fretin, excusez-nous du terme.

Peut-on alors continuer à ramer à contre-courant alors que le continent a tout ce qu’il lui faut non seulement pour revendiquer la place qui est la sienne au sein du Conseil de sécurité, mais aussi et surtout pour y siéger effectivement en tant que membre permanent d’un organe où l’on retrouve depuis plus d’un demi-siècle les cinq pays qui forment le cercle réduit des Etats membres permanents, à savoir les Etats-Unis d’Amérique, le Royaume-Uni, la France, la Chine et la Russie, naguère Union soviétique, et qui jouissent, à leur guise, d’un droit de veto.

On peut tout dire, les conditions sont, à tout point de vue, réunies pour que, sur ce plan, et sur bien d’autres encore, notre chère Afrique ait désormais voix au chapitre, au même titre que ses devanciers. Dans tous les cas, ce ne serait que faire justice comme l’a si bien souligné, le 25 septembre, le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, à la 69ème Assemblée générale des Nations unies.

L’heure est donc venue pour que les choses soient recadrées, dans la foulée du discours du président Joseph Kabila. Discours sur lequel il a martelé pour que nul n’en ignore. C’est autant dire qu’il y a un temps pour tout : un temps où l’Afrique est restée à la traîne par la volonté de ceux qui se prennent pour les « décideurs » du monde, et un temps pour remettre l’horloge à sa place : avec une Afrique siégeant comme membre permanent (un ou deux Etats du continent) du Conseil de sécurité de l’ONU.

La chanson, on nous l’a trop ressassée des décennies durant. Il faut vite changer de braquet ! De toute façon, aussi longue que sera la nuit, le jour finira par poindre à l’horizon ! « Il est temps, plus que temps, que cela change », pour paraphraser le président Josseph Kabila.