La cérémonie commémorative du sixième anniversaire de Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana a été célébrée hier mercredi 1er juin 2016 à Kinshasa en présence des défenseurs des droits de l’homme, familles des victimes ainsi que des délégués des organisations internationales et quelques diplomates occidentaux, sans oublier le représentant du ministre de la Justice, Garde de Sceau et Droits Humains.
La première étape de cette manifestation a commencé par la descente au cimetière de Mbenseke Futi, dans la commune de Mont-Ngafula, où repose pour l’éternité l’ancien directeur exécutif de la VSV. Dans un discours prononcé a cet effet, Adelaïde Chebeya Tshibalonza, sœur ainée du défunt, réclame que justice soit faite pour que la vérité éclate sur l’assassinat de son frère et son compagnon de lutte.
Pour elle, six ans après, il y a un silence bizarre de la part de l’Etat congolais, comme si ces illustres disparus étaient des sous hommes. Elle déplore le manque d’indépendance de la justice congolaise pour faire la lumière sur ce double crime. Pour la famille Chebeya, la justice n’a jamais été rendue.
De ce fait, elle continue à attendre qu’un jugement objectif soit rendu, et que les coupables, quels que soient leurs niveaux, répondent de leurs actes.
De son coté, Dolly Ibefu, directeur exécutif de la VSV, a interpelé les autorités judicaires du pays de manière à tout mettre en œuvre afin que la vérité éclate sur ce dossier.
Certains représentants de la société civile et personnalités politiques ont rendu un vibrant hommage à Floribert Chebeya pour le travail abattu de son vivant, en matière de défense et de promotion des droits de l’homme.
Après le cimetière de Mbenseke Futi, la délégation s’est rendue à la paroisse Notre Dame de Fatima, à Gombe, où une messe d’action de grâce a été dite.
Bien avant la messe, une conférence de presse a été organisée. L’occasion pour Me Kabengela Ilunga, l’un des avocats dans l’affaire Chebeya et Bazana, de faire un aperçu du dossier depuis le premier degré jusqu’au second, sans oublier d’autres mécanismes supranationaux qu’il faut saisir pour la manifestation de la vérité.
Au cours de cette conférence, d’autres orateurs, à l’instar de Me Baye de la Commission nationale aux Droits de l’homme (CNDH) ainsi que José Maria Arnaz, directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), sont également intervenus en plaçant un accent particulier sur la lutte contre l’impunité.
Il faut noter que le corps de Floribert Chebeya a été retrouvé sans vie derrière sa voiture, dans la périphérie de Kinshasa, à Mitendi.
A la veille, ce brave défenseur des droits de l’homme qu’accompagnait de Fidèle Bazana, membre de VSV et son chauffeur de l’organisation, était convoqué à l’Inspection générale de la police par le général John Numbi, alors inspecteur général de la police.
Le corps de Bazana est introuvable jusqu’à ce jour. Sa famille le réclame pour des obsèques dignes et une inhumation selon les rites et coutumes africains.
Depuis le double assassinat de Chebeya et Bazana, plusieurs voix se sont levées au niveau de la communauté internationale et des ONGDH pour le rétablissement de la vérité, et que les auteurs du crime répondent de leurs actes.
Par Godé Kalonji