L’Ongdh déplore le manque de transparence dans la réalisation des infrastructures du projet Sicomines.
Grace à l’appui technique et financier du Centre Carter, l’Association Africaine de Défense des droits de l’Homme(ASADHO) a menée une enquête minutieuse durant une année à Kinshasa sur les défis de la transparence, de la qualité et du respect des droits humains dans la réalisation des infrastructures du projet Sicomines dans la capitale congolaise.
Ce rapport a été rendu public hier mardi 17 février dans la salle Floribert Chebeya du Centre Carter, dans la commune de Ngaliema. C’était en présence de différentes personnalités tant politiques que diplomatiques, ainsi que de la presse.
Ce document a évalué la convention de collaboration entre la RD Congo et le groupement d’entreprises chinoises qui, d’après l’ASADHO est une opportunité pour le développement de la RDC. Mais la forme de cette convention avait suscité beaucoup de débats au niveau tant national et international, au regard de la particularité de son montage et de son financement.
D’après Me Jean-Claude Katende, de I’ASADHO, cette particularité a suscité de l’intérêt pour son organisation relativement aux aspects liés à la transparence, la qualité et cout des infrastructures ainsi que l’impact de ces infrastructures sur les droits des l’homme. A l’issue de l’enquête menée par les chercheurs de I’ASADHO en 2014, il y a lieu de signaler que l’accord Sino congolais a contribué positivement au développement des infrastructures, plus particulièrement la voirie urbaine dans la ville de Kinshasa. Mais ce programme fait face aux défis spécifiques du à l’absence de consultation des citoyens concernés dans la sélection et la priorisation des infrastructures, en particulier les victimes des expropriations de logements. Le cas sur l’avenue Tourisme, dans la commune de Ngaliema où plusieurs habitations ont été démolies sans que leurs propriétaires soient indemnisés par l’Etat congolais.
En effet, d’après le rapport de I’ASADHO, le développement des infrastructures dans la ville de Kinshasa surtout sur tourisme a entrainé les graves violations des droits de l’homme dues aux expropriations qui ne respectent ni les lois de la RDC, ni les traités et standards internationaux en la matière.
Gaffe de Kinshasa
Pour I’ASADHO, l’inaccessibilité des populations à l’information sur la gestion des travaux d’infrastructures réalisées ou en cours de la réalisation ne favorisent pas la redevabilité et le contrôle citoyen. S’agissant de la qualité et cout des infrastructures réalisées dans le cadre de Sicomines, l’association note l’inexistence de contrôle systématique indépendant et transparent des couts et qualités des ouvrages. L’ongdh note la surévaluation de certains projets d’infrastructures.
Il y a aussi l’inexécution de certains travaux décrits comme déjà réalisés. Tel est le cas de l’avenue Lutendele, dans la commune de Mont Ngafula. Pourtant, sur le net, la presse chinoise publie des articles selon lesquels, les travaux sur cette route ont été déjà pris fin et réceptionnés par l’Etat congolais.
Il faut noter aussi l’absence d’indication de la durée de vie des infrastructures réalisées. Ce qui n’offre pas la garantie de la fiabilité et de la durabilité des travaux exécutés. Le cas sur l’avenue Tourisme au niveau de Pompage, réhabilité, il y a une année, cette route est redevenue impraticable à cause de la présence de nids de poule sans pareille.
Dans le souci de remise en état, de développement et de modernisation des infrastructures de base, Kinshasa avait conclu le 17 septembre 2007, un protocole d’accord avec le groupement d’entreprises de droit chinois. Cet accord, au départ secret, avait suscité des débats avec l’intervention des bailleurs de fonds traditionnels de la RDC, parmi lesquels le Fonds Monétaire International (FMI), sans oublier la société civile congolaise. C’est ainsi que I’ASADHO exige au gouvernement de la RDC qu’il mette en place ou renforce les mécanismes systématiques de contrôle indépendant et transparent du processus d’exécution des travaux d’infrastructures réalisées dans le cadre de Sicomines.
Attente de I’ASADHO
L’Ongdh plaide pour un audit de l’existence physique des infrastructures ainsi que la correspondance entre la qualité et le cout. “Il faut que les résultats de l’audit soient rendus publics en vue d’accroitre la responsabilité tant des entreprises exécutantes que des institutions publiques concernées “, martèle Me Jean Keba de I’ASADHO. L’ong souhaite que dans l’avenir les populations riveraines soient consultées et fassent la sélection des infrastructures selon leur priorité.
Par GODE KALONJI MUKENDI