Déogratias Mutombo invite le Gouvernement et le Parlement d’appuyer les reformes initiées par la BCC

Mardi 5 janvier 2016 - 14:45

Pour accélérer le développement du système financier national et améliorer l’offre des services financiers au public, le gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo appelle le Gouvernement et le Parlement de la République d’appuyer les reformes initiées par l’institut d’Emission. Cet appel a été lancé lors de la cérémonie d’échange des vœux entre la haute direction et le personnel, mardi 30décembre 2015 à l’esplanade de l’institut d’Emission. Une occasion également pour l’autorité monétaire d’inviter les travailleurs à plus d’éthique et de rigueur dans les comportements et les prestations de chacun pour avancer dans la même direction.

 

Dans son discours, le patron de la Banque Centrale du Congo a rappelé que l’année 2015 a été caractérisée par le ralentissement de l’activité économique mondiale, le PIB mondial n’ayant progressé que de 3,1% contre 3,4% en 2014. Il a également mentionné le ralentissement de la croissance de l’économie chinoise, dont les estimations les plus récentes tablent sur un taux de 6,9% en 2015 contre 7,3% en 2014. En Afrique Subsaharienne, à la suite essentielle de la chute des cours des matières premières, le taux de croissance économique devrait se situer à 3,8% contre 5,0% une année auparavant. Ainsi, d’importants déséquilibres économies, financiers et monétaires sont apparus dans la plupart des économies africaines, principalement celles des pays exportateurs de produits de base.

 

Face à cette situation, l’économie congolaise, a déclaré le gouverneur Déogratias Mutombo, a ressenti les effets néfastes de la conjoncture internationale difficile. La BCC a mis en place une politique monétaire et de changes prudents, laquelle s permis de contenir la progression des agrégats monétaires dans les limites de leurs cibles respectives. Raison pour laquelle, elle a préservé l’équilibre économique, financier et monétaire. Ainsi, le cadre macroéconomique est demeuré stable, le taux d’inflation annuel se situe à 0,8% contre 1,0% l’année précédente. Les cours de change indicatif et parallèle n’ont enregistré que des dépréciations marginales, respectivement de 0,3% et 0,1% ; l’activité bancaire demeurée dynamique, etc.

 

2015 BCC a poursuivi la mise en œuvre du plan stratégique 2014-2017

L’activité de ta BCC en 2015, a été marquée par la poursuite de la mise en œuvre du plan stratégique 2014-2017, dans un contexte particulièrement difficile induit par l’effritement des ressources et des moyens d’action, Plusieurs réalisations ont été enregistrées à savoir ; maintenir la stabilité de la monnaie et inscrire la stabilité des prix dans la durée grâce un usage prudent de ses instruments ; maintenir le taux directeur à un niveau bas de 2% en vue de financer les banques à moindre coût; baisser le coefficient de la réserve obligatoire sur le “s dépôts à vue en monnaie nationale de 7% à 2% dans e but non seulement de fournir la liquidité aux banques, mais aussi de contribuer au processus de dédollarisation de l’économie congolaise; encourager l’épargne en monnaie nationale en banque procéder à une injection de près de 60 milliards de la liquidité au moyen du Bon BCC ; renforcement du dispositif de surveillance des intermédiaires financiers ; se doter d’un système interne de notation des banques; poursuivre le projet de modernisation du système national de paiement, avec notamment la mise en place du réseau de télécommunication interbancaire et l’acquisition de deux centres d’hébergement des équipements destinés à abriter cet instrument essentiel, etc.

Il a profité de l’occasion pour lancer un appel pressant au Gouvernement et au Parlement de la République d’appuyer les reformes initiées par la Banque Centrale pour accélérer le développement du système financier national et améliorer l’offre des services financiers au public. Ces reformes concernent les six projets de lois, a expliqué l’autorité monétaire. Il s’agit notamment de la Banque Centrale la recapitalisation de la Banque Centrale; l’activité des établissements de crédit; le système national des paiements ; la défiscalisation des provisions pour les créances douteuses ainsi que le bénéfice de banques aux avantages se rapportant au Code des investissements.

 

Il est temps que le gouvernement accélère d’une part, le processus de transformation du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI), en banque de développement afin que le pays dispose d’une banque publique spécialisée et, d’autre part la création d’un Fonds de garantie des crédits afin d’encourager le financement des entreprises, notamment des PME.

 

Perspectives pour l’année 2016

Le gouverneur de la BCC, e indiqué que l’année 2016 s’annonce difficile. Les grandes tendances observées en ce qui concerne la conjoncture internationale ne devraient pas connaître de changement majeur. Les risques observés actuellement pourraient persister tout au long de l’année 2016.

 

Selon les projections faites par le Fonds Monétaire International, le tau de croissance économique mondiale ne connaîtrait qu’une hausse marginale, passant de 3,1% à 3,6%,

S’agissant des cours des matières premières, les possibilités d’une inversion significative des tendances sont moindres.

 

Pour ce qui est de l’économie congolaise, la croissance économique continuerait de souffrir de l’atonie de l’activité économique mondiale et de la faiblesse de l’investissement intérieur. Les difficultés actuelles de l’Etat pourraient se prolonger en 2016, si les actions correctives ordonnées ne sont pas prises à temps.

 

Dans ce contexte, le Gouvernement devrait mener une politique économique contra-cyclique afin, d’une part de préserver la stabilité macroéconomique et, d’autre part, de soutenir l’activité. Il devrait, par ailleurs, accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles à l’effet de renforcer la résilience de l’économie nationale.

 

Pour sa part, la BCC poursuivra une orientation prudente de sa politique monétaire et de change, et ne réagira qu’en cas d choc majeur susceptible de perturber durablement la stabilité du cadre macroéconomique.

 

Elle veillera, notamment à amortir l’impact de la politique budgétaire, à travers une régulation appropriée de la liquidité bancaire afin de demeurer dans l’objectif d’inflation de 3,5% fixé pour l’année 2016.

 

Dans le domaine du social, la BCC est déterminée d’accorder une amélioration de la rémunération décidée lors de la session budgétaire. Les avantages sociaux seront également maintenus dans la mesure du possible et la politique des crédits sera poursuivie. La formation du personnel sera accentuée dans le cadre des actions arrêtées par le GROUPE Consultatif su la Formation.

Par Bibiche Mungungu

 

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