Des préalables pour booster l’industrie touristique

Jeudi 17 mars 2016 - 10:31
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Caricaturée jadis comme une destination d’enfer, surtout à l’époque des conflits armés à répétition, la RDC vient d’être classée 19 ème sur la liste de 52 meilleures destination du monde, selon des critères de sélection du célèbre magazine américain «  New York Times ». Cette bonne nouvelle livrée le mardi 15 mars 2016, à l’opinion, par le ministre congolais du Tourisme, Elvis Mutiri wa Bashara, a réjoui plus d’un.

 

Ce classement demeure aux yeux de nombreux analystes, comme un indicateur de taille pour les efforts de redynamisation du tourisme en RDC, entrepris depuis son avènement à la tête du secteur touristique,  car beaucoup de choses ont fondamentalement changé. Les images d’une jungle où la nébuleuse de groupes armés locaux faisait sa loi, en insécurisant les villages et territoires sous leur contrôle et défiant les forces armées congolaises, sont en train de s’effacer de la mémoire collective. Des points de contrôle réduits au maximum dans les grands aéroports et certains ports, et l’amélioration des conditions d’accueil des touristes aux portes d’entrée de la RDC, sont autant des points positifs à mettre à l’actif d’Elvis Mutiri wa Bashara.

Au-delà de cette embellie dans un secteur capable de lutter contre la pauvreté, de développer l’économie et de booster la croissance économique, grâce aux recettes générées par la gamme des produits du tourisme, notamment l’écotourisme, le tourisme culturel, le tourisme scolaire et autres, force est cependant de reconnaître que pour y parvenir, notre pays doit poursuivre l’œuvre entreprise.

Avec sa riche carte touristique parsemée des sites montagneux et ses torrents paradisiaques, ses forêts denses giboyeuses, ses nombreux lacs poissonneux, auxquels il faudrait ajouter une diversité des oiseaux sauvages et des espèces animales rares, la RDC a certes amélioré son label sur le plan touristique d’où sa 19 ème place sur la liste de 52 meilleures destinations du monde, mais peut aspirer à une place privilégiée dans ce classement.

De nombreux analystes croyent que le gouvernement congolais actuellement étranglé par une crise sans précédent, due essentiellement par la baisse de ses ressources financières résultant comme on le sait, de la baisse des cours mondiaux de ses principales matières premières, devrait rebondir en faisant du tourisme, un secteur de diversification de son économie.

Parmi les actions prioritaires, l’on devrait éradiquer l’insécurité en neutralisant tous les groupes armés locaux et les groupes rebelles étrangers, écumant les zones touristiques à l’Est de la RDC. Et déclassifier certains sites frappés d’interdits de tourisme, en ouvrant leurs portes aux activités touristiques. Tout cela ne peut se réaliser harmonieusement que si d’autre part, de gros investissements sont consentis dans le domaine des infrastructures touristiques, en renvoyant le contrôle de visas dans les pays d’accueil et en éradiquant les complications et aux autres tracasseries à l’égard des nationaux qui rentrent au pays.

Dans ce registre, la RDC améliorerait davantage son label en ouvrant des chantiers de réhabilitation et de réfection de sites touristiques, le marché central, le marché « zigida », le Jardin zoologique, les Jardins botaniques de Kinshasa et de Kisantu, l’Académie de Beaux-Arts de Kinshasa et de Lubumbashi, les Rapides du fleuve Congo à Kinsuka et Kisangani, l’Echangeur inachevé de Limete, la Gare centrale de la SCTP de Kinshasa, l’aérodrome de Ndolo, l’Université de Kinshasa, le port public et le beach Ngobila et les différents petits ports privés de Kingabwa, pour ne citer que ceux-là.

J.R.T.