DIDIER ETUMBA DÉCLENCHE LA TRAQUE DES FDLR

Vendredi 30 janvier 2015 - 07:42

* Pour Martin Kobler, il était temps de lancer les opérations militaires contre les rebelles hutus rwandais.

Sale temps pour les FDLR en RDC. C’est du moins ce qu’on peut dire avec la grande offensive militaire qui commence. Car, plus rien ne sera désormais comme avant pour les éléments des FDLR. Après l’expiration du délai accordé aux rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), voici le lancement des opérations militaires.

C’est hier jeudi 29 janvier 2015, que le général d’armée Didier Etumba, chef d’état-major général des Forces armées de la RDC, a procédé officiellement au déclenchement des opérations dénommées « Sokola 2 » visant le désarmement forcé des éléments des FDLR à partir de la ville de Beni, au Nord-Kivu. L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse conjointe avec le commandant des forces de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation au Congo (Monusco). Le temps est donc compté pour ceux qui servaient de prétexte au Rwanda pour agresser la RDC.
« Aujourd’hui donc, nous lançons, en tant que Forces armées de la RDC, de nouvelles opérations contre les FDLR pour les contraindre à déposer les armes. Et nous avons reçu encore une fois le soutien de la Monusco pour ces opérations ». C’est en ces termes que le numéro un des Fardc annonçait les couleurs des opérations appelées à mettre hors d’état de nuire les rebelles hutus rwandais des FDLR. « Depuis six mois, personnellement j’avais reçu l’ordre, en tant que Chef d’Etat-major des Forces armées, de préparer les opérations contre les FDLR. Ils étaient assez nombreux il y a sept ans, 7.500 combattants. Et aujourd’hui, ils ne sont plus, à en croire toutes les sources fiables, un maximum de 1.400 combattants », précise le général Didier Etumba. Par la suite, il indique que l’armée congolaise et la Monusco vont régulièrement évaluer cette opération. Les FDLR n’auront donc aucun moment de répit.

DES EVALUATIONS REGULIERES AU NIVEAU TACTIQUE, OPERATIONNEL ET STRATEGIQUE

Sans s’arrêter en si bon chemin, le patron des Fardc renseigne sur des dispositions prises pour s’assurer que les opérations lancées se poursuivent dans de bonnes conditions. « Nous nous sommes mis d’accord également avec la Monusco sur le fait, que régulièrement, nous aurons à faire des évaluations conjointes au niveau tactique et opérationnel, mais également au niveau stratégique. Cette opération contre les FDLR s’inscrit dans le cadre des opérations Sokola 2 », ajoute le chef d’Etat-major des FARDC. 
Dans son intervention, le commandant des forces de la Monusco, le Général Dos Santos Cruz, a déclaré que la Mission mettra à contribution tous les moyens à sa disposition et, conformément à son mandat, pour appuyer les FARDC dans le désarmement des FDLR. Ce qui renseigne suffisamment sur la détermination d’en finir avec des rebelles hutus, arrivés en RDC en 1994 après le génocide survenu au Rwanda.
Pour rappel, c’est depuis le 02 janvier 2015 que les éléments des FDLR, régulièrement accusés d’exactions sur les populations civiles au Nord et au Sud-Kivu, que l’ultimatum de six mois leur accordé a expiré. La Conférence internationale pour la région des grands lacs (CIRGL) et la Communauté des Etats de l’Afrique australe (SADC) avaient accordé un délai de six mois aux FDLR pour désarmer volontairement. Car, jusqu’à ce jour, 26% seulement de ces combattants avaient déposé les armes. 
C’est de la sorte que les opérations militaires étaient inévitables pour neutraliser les rebelles hutus des FDLR qui écumaient l’Est de la RDC. Aujourd’hui que la traque est lancée, les éléments des FDLR ne savent plus à quel saint se vouer. Pourtant, un désarmement volontaire aurait empêché aux FARDC et à la Monusco d’avoir à recourir aujourd’hui à la force. Mauvais temps pour ces rebelles hutus rwandais qui ne seront plus épargnés.

PATRON DER LA MONUSCO, MARTIN KOBLER SALUE LA TRAQUE DES FDLR
« C’est le temps de commencer les opérations », indique le chef de la Monusco, Martin Kobler. Pour lui, il était « temps de lancer les opérations militaires conjointes contre les rebelles rwandais des FDLR basés dans l’Est de la RDC. 
« Il faut commencer bientôt. Parce que tout le monde est impatient. Le Conseil de sécurité est impatient ! La population est impatiente », tranche le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Congo, avant de prendre l’avion pour Addis-Abeba en Ethiopie, afin de participer au sommet de l’Union africaine. Car, explique-t-il, le processus de démobilisation des FDLR a échoué : « Le processus de désarmement volontaire à échoué ! Il a échoué ! Maintenant, c’est vraiment le temps de commencer les opérations ». Toutefois, reconnaît-il, « ce serait beaucoup plus compliqué contre les FDLR ». Allusion faite, sans nul doute, aux opérations contre le Mouvement du 23 mars dit couramment M23.
Se voulant rassurant, le patron de la Monusco ajoute : « Mais ce n’est pas impossible ! Il faut vraiment conquérir des villages, des territoires entiers qu’ils occupent. Alors, il faut commencer. Parce que, même si ça va durer, ce n’est pas possible de garder les FDLR ».
Martin Kobler promet de faire le même rapport aux chefs d’Etat africains qui se réunissent, ce vendredi, au sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba, en Ethiopie. Après plusieurs appels au désarmement volontaire, les FDLR n’avaient pas déposé les armes. Voilà donc qui justifie que l’on passe à la manière forte afin de désarmer les FDLR. 
Une équipe militaire d’évaluation, composée d’experts militaires de cette organisation régionale, avait été mise sur pied à cet effet par le sommet de Chef d’Etats et de Gouvernement de la CIRGL. Ce n’est donc pas avec précipitation que le chef d’état-major général des FARDC a lancé officiellement les opérations contre les FDLR. M. M.