Exclusif ! Dialogue : le groupe de soutien se réunit demain à Kinshasa

Mercredi 3 août 2016 - 06:46
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L’information a été livrée par le staff de l’ex-premier Ministre togolais, Edem Kodjo, actuel facilitateur du fameux dialogue qui tarde toujours à commencer.  A en croire une circulaire officielle, sauf imprévu, c’est demain, jeudi 4 août 2016, aux environs de 10 heures, heure de Kinshasa, que le groupe international de soutien au dialogue devrait tenir sa première réunion au pays. Cette rencontre aura lieu, selon le programme initial, au siège de l’Union Africaine en République Démocratique du Congo, situé au numéro 90 du boulevard du 30 juin, en face du cimetière de la Gombe.

Cette première réunion intervient dans un contexte politique assez particulier en RDC. Il se note une hausse sensible des tensions au sein de la classe politique.  La majorité présidentielle et l’Opposition réunies, pour la plus grande partie, derrière Tshisekedi, se regardent en chiens de faïence. Car, engagées dans un bras de fer pour la conservation du pouvoir, pour la MP, et la conquête pour l’Opposition. Cela est propre à la vie politique. Mais, en toile de fond de cette hausse du mercure dans le thermomètre de la scène politique congolaise, figure la crise autour du processus électoral qui, si on n’y prend garde, dans un futur proche, pourrait entrainer des fâcheuses conséquences.

Le facilitateur récusé

Il appert que le dialogue est la voie royale pour aplanir les vues. Encres et salives coulent quant à ce, depuis des lustres. Ici, acteurs de la majorité présidentielle et de l’Opposition se rejoignent, in globo, sur le bien-fondé de ces assises. Après moult consultations officieuses et officielles, alors que le go devait être donné pour la tenue de ces assises, par l’actuel facilitateur, la machine a grippé. Kodjo s’est vu récuser par celui-là même qui, à ses yeux, incarnait l’Opposition : Etienne Tshisekedi et le Rassemblement des forces acquises au changement. Pourquoi ? Eh bien, il lui a été reproché tout un tas de péchés. A sa première sortie médiatique, après son retour à Kinshasa, le lider maximo, président de l’Udps et du comité des sages du Rassemblement, l’aurait même traité de ‘’plus grand kabiliste‘’. Peut-on tenir un dialogue inclusif même avec Kodjo sans l’Udps et le Rassemblement, se demande une brochette d’observateurs.

Kodjo toujours soutenu

Et pourtant, Nkosazana Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l'Union Africaine lui a, quelques jours plus tôt, renouvelé sa confiance, sans ambages. La famille présidentielle, quant à elle, avec quasiment toute une panoplie d’organisations nationales et internationales, n’ont pas renié cet émissaire envoyé pour présider les travaux du dialogue politique inclusif au Congo-Kinshasa. Notamment, la Mission des Nations Unies au Congo-Monusco, etc.

Ordre du jour

Aucune information n’a été, à tout dire, révélée par le bureau de la facilitation. Mais, pour plusieurs, il s’agit là d’un secret de polichinelle. Les récentes turpitudes de la vie politique congolaise cristallisées autour des messages clés des deux derniers meetings, l’un de la MP et l’autre de l’Opposition, révèlent toute la teneur des divergences de vues actuelles entre ces deux camps. Et, celui qui se devait d’être au milieu se trouve être pris à partie par l’un desdits camps. Que faire alors ? Foncer sans Tshisekedi, alors qu’il aura prouvé, ces derniers jours, toute la mesure de sa force populaire ? Quels arguments développés pour convaincre le Rassemblement de Genval de la neutralité de Kodjo ? Ou bien, faudrait-il, à l’aube des délais à problèmes, renvoyer le facilitateur ? Ces questions demeurent. Toutefois, c’est tous ces enjeux qui seront sur la table du groupe de soutien.

Danny Ngubaa