Facilitation du dialogue : L’ONU, l’UA et l’OIF tranchent

Lundi 22 février 2016 - 15:14
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Plus que jamais unies sur l’actualité politique en République Démocratique du Congo, quatre organisations internationales, entendez l’ONU, l’UA, l’UE et l’OIF qui influencent le cours de la marche du monde, ont décidé de conjurer ensemble pour donner de leur voix sur les tractations politiques dans l’ex-Zaïre autour de l’organisation des scrutins attendus.

Les agitations constatées dans la classe politique n’augurent rien de bons quand on sait que l’organisation des élections apaisées est tributaire .des attituc.es des acteurs politiques face à cet enjeu ultrasensible au risque de plonger le pays dans une incertitude sans lendemain.

 

Ce suspens, personne ne l’entend perdurer en dépit du fait que nombre d’acteurs politiques, conscients de la limite de leur chance ou capacité à être élu ou réélu tentent de jouer aux malins sorciers pour, encore une fois, endeuiller le Congo.

 

La situation est certes critique, personne ne l’ignore étant donné qu’à quelques mois de la fin de 2016, réputée année électorale, plusieurs préalables ne sont pas encore remplis pour l’organisation des scrutins voulus apaisés, crédibles et transparents. A qui donc la faute?

 

Nulle n’oublie que depuis les dernières élections présidentielle et législatives de 2011, la RD Congo a fait face à une atroce et meurtrière guerre imposée par une rébellion dénommée M23, un défi à caractère national que tous les congolais de toutes les tendances, c’est-à-dire, Opposition comme Majorité politique ainsi que tous les communs de mortels, entendaient relever quel qu’en soit le prix et le sacrifice. Tandis que la victoire de Forces loyalistes sur cette triste rébellion a été un sacre collectif qui a été commémoré à l’instar de nos Léopards Football, avant de faire e bilan et réajuster les tirs.

 

Au-delà de cette impasse, l’Opposition congolaise n’avait cessé, depuis 2011, de se méfier du fichier électoral qu’elle considérait de truqué, nécessitant sa révision, alors que l’impératif de l’enrôlement de nouveaux ma- leurs s’érige en une réalité partagée par tous et dont personne ne veut s’en passer.

 

Quand le communiqué de l’ONU, l’UA, l’UE et OIF met fin au suspens.

Le mur des obstacles à l’organisation des scrutins en RD Congo n’est pas une énigme d’autant plus que les organisations de renom ont compris, là où les acteurs politiques congolais sont dubitatifs, que le secret se trouve dans le dialogue, cet arbre à palabre qui conduit la politique du Congo Kinshasa depuis 1960.

 

Dans un communiqué, non laconique, l’organisation des Nations-Unies (ONU), l’Union Européenne (UE), l’Union africaine UA) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont souligné l’importance du dialogue et de la recherche d’un accord entre acteurs politiques dans le respect de la démocratie et de l’Etat de droit.

 

Evoquant la désignation du facilitateur Edem Kodjo, le communiqué n’entretient aucune zone d’ombres Les quatre organisations exhortent l’ensemble des acteurs politiques congolais à apporter leur entière coopération à M. Edem Kodjo, tout en rappelant que la décision prise par l’Union africaine et les efforts que déploie l’Envoyé spécial sur le terrain s’inscrivent dans le cadre des instruments pertinents de l’Union africaine, y compris la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.

Tous les observateurs conviennent que toute la communauté internationale; réunie dans ses prestigieux compartiments, est pour le dialogue en République Démocratique du Congo et son communiqué constitue une réponse globale à tous les acteurs politiques qui prétendaient attendre l’ONU se prononcer sur la matière pour obtenir la feuille de route.

 

A ce jour, pourrait justifier une moindre opposition à la tenue du dialogue pour la recherche d’un consensus autour des questions pourtant déjà bien identifiées. Les électeurs, qui sont la masse populaire sont bien avisés que quiconque est contre le dialogue sera bien le bourreau qu’il faille, le moment venu sanctionner négativement à travers les urnes.

 

Convocation du Dialogue

Bien des questions qui valent la peine, certes, mais aussi qui contrastent avec la souveraineté de la République Démocratique du Congo, dont les fils et filles avaient décidé de prendre en main le destin de leur Nation sans aucune interférence extérieure.

Le questionnement de certains acteurs politiques sur qui va convoquer le dialogue étonne plus d’un quand on sait que des millions de congolais faisant prévaloir la démocratie se sont exercés à se choisir les élus à tous les niveaux pour réglementer les affaires de l’Etat.

 

Aucun d’entre les congolais n’a contesté les ordonnances que le Chef de l’Etat signe pour nommer soit les membres du gouvernement, soit de la magistrature ou même de la Commission Electorale Nationale Indépendante que tout le monde contacte et consulte.

 

Les ambassadeurs et autres corps diplomatiques auprès de qui des acteurs politiques font la queue sont, dans le même contexte accrédités par le Président élu, pour le cas de la RDC, Joseph Kabila Kabange.

 

Si l’Opposition congolaise avait encore de la peine sur cette réalité constitutionnelle, l’ONU, l’UA, l’UE et l’OIF ont, dans leur communiqué fixé les esprits sur leur rôle dans ces concertations entre Congolais.

 

Les quatre organisations partenaires, écrivent-elles, “ s’engagent à coordonner étroitement leurs efforts en RDC, dans le respect de leurs principes et valeurs, notamment en ce qui concerne la promotion de la démocratie et de l’Etat de droit “, fin de citation.

 

Nulle part, la communauté internationale, respectueuse des valeurs universelles sur la souveraineté des Etats et l’intangibilité des territoires, ne s’est arrogée le droit de convoquer ce dialogue, sinon que de coordonner les efforts avec les autorités congolaises en veillant à une issue heureuse de ces pourparlers.

Comme qui dirait, tout est clair, à chacun de jouer sa partition.