Fibre optique : les agents de la SCPT disent « non » à Luhaka

Vendredi 25 mars 2016 - 11:08

Le climat malsain qui règne à la Société Congolaise de Poste et Télécommunications (SCPT), depuis la semaine écoulée, commence à prendre des tournures très désagréables. Mécontentements, manifestations de colère et sit-in se succèdent chaque jour qui passe, à cause d’un projet initié et soutenu par le Vice-premier ministre et ministre des PT/NTIC, Thomas Luhaka Losendjola, en faveur d’une ouverture de la gestion de la fibre optique aux opérateurs privés.  « C’est un danger pour la sécurité et la souveraineté nationales ! », ont martelé les syndicalistes de la SCPT, convaincu que l’Etat devrait plutôt se doter des infrastructures de base de télécommunications avant d’envisager l’ouverture totale comme le suggère le projet de loi qui a été soumis à la validation des experts sectoriels.

Abordés par Le Phare, hier jeudi 24 mars 2015, les contestations ont indiqué ne pas arriver à expliquer ce coup de frein de la part de l’autorité de tutelle au moment où l’entreprise, longtemps restée moribonde, commence à se relever progressivement « On veut créer une structure qui va gérer le Code 243 et la fibre optique alors que c’est de la responsabilité de la SCPT qui est déjà débout et entre même dans la phase de croissance. Il veut nous supprimer les moyens qui nous permettent de progresser… », ont-ils accusé.

Rappelant que la fibre optique est en plein déploiement, et qu’il y a même eu le projet de connexion intranet avec la CENI, les agents rejettent ce processus de privatisation d’un service dévolu à leur entreprise. « Il y a déjà eu une commission d’enquête parlementaire sur la fibre optique et beaucoup d’argent a été détourné dans cette
affaire. Donc, on ne veut pas qu’on y touche ! Ceux qui ne croient pas que la SCPT va renaître, seront désagréablement surpris. Nous n’accepterons pas qu’un privé soit créé pour gérer notre fibre optique. Rien ne va remplacer la SCPT ! », ont-ils juré.

Pour eux, il serait de bon droit que leur entreprise soit maintenue dans sa qualité d’Exploitant public jouissant des droits exclusifs et spéciaux pour l’établissement et l’exploitation du réseau de base. Dans le même ordre d’idée, pour des raisons de préservation de la sécurité et de la souveraineté nationales, ils jugent qu’il y a nécessité que la licence d’infrastructure soit réservée à l’exploitant public seul, et qu’à lui soient également reconnus ses droits
exclusifs pendant une période d’au moins vingt ans.

En définitive, le banc syndical, appuyé par l’ensemble du personnel, demande la révision des articles controversés de ce projet de loi sur les Télécoms congolaises, particulièrement les articles 15, 17,65 et 356 indexés comme source des conflits, et aliénant la souveraineté nationale.

Il convient de noter qu’en ce moment, la SCPT s’attèle à réaliser la phase II du projet de la connexion de la fibre optique de Moanda, dans la province du Kongo Central, à Sakania via Kasumbalesa, dans l’ex-province du Katanga. De nombreuses sources indépendantes indiquent que tout est fin prêt pour l’opérationnalisation de ce
projet portant sur la phase II de la connexion de la fibre optique.

Dossier à suivre.
Tshieke Bukasa