Futur président de la Ceni : Corneille Nangaa attendu au tout premier tournant

Vendredi 23 octobre 2015 - 09:42

Dans la succession de Malumalu, les confessions religieuses ont fait leur choix. Corneille Nangaa est celui sur qui les délégués des confessions religieuses se sont mis d’accord, à l’exception de l’Eglise catholique. Haut cadre de la Ceni, il bénéficie de prime abord d’une présomption de compétence. Il a du chemin à parcourir mais, c’est au tout premier virage qu’il doit montrer sa capacité à mener à bon port le processus électoral. Il s’agit du calendrier électoral global qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive.

Corneille Nangaa, actuel secrétaire exécutif national adjoint de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante), est parti pour succéder à l’abbé Malumalu à la tête de cette importante institution d’appui à la démocratie. Il a réussi à faire l’unanimité des confessions religieuses, regroupées au sein de la Société civile. A l’exception de l’Eglise catholique qui, à travers la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), s’est dit non concernée par cette désignation.

Evidemment, on peut se féliciter de la célérité dont les confessions religieuses ont fait preuve. Le consensus a été obtenu au bout d’une semaine. Dans l’opinion, l’on craignait que les tractations entre religieux ne tirent en longueur, avec une incidence sur le processus en cours. Ceux-ci ont déjoué tous les pronostics.

Deux étapes restent à franchir, au regard de la procédure. Le premier acte se joue à l’Assemblée nationale où les députés nationaux doivent entériner le choix des confessions religieuses. A ce niveau, tout peut se passer. Le rejet du choix des chefs des églises n’est donc pas exclu. Mais, on voit très mal l’Assemblée nationale remettre en cause le consensus qui s’est dégagé autour de Corneille Nangaa.

Le dernier acte reste la promulgation par le président de la République d’une ordonnance présidentielle portant nomination du nouveau président de la Ceni.

A ces deux étapes, tout peut se passer. Ainsi, l’Assemblée nationale peut retarder pour des taisons qui lui sont propres de soumettre le choix des confessions religieuses au débat en plénière. Tout tomme, le président de la République peut tout aussi ramener à plus tard l’ordonnance de nomination du nouveau président de la Ceni. Dans tous les cas, il faut comprendre que rien n’est véritablement acquis dans la nomination de Corneille Nangaa.

Mais, quels que soient les cas de figure, Corneille Nangaa est parti pour être le 4ème président de la Ceni. Le contraire paraît invraisemblable.

Qu’attendre dès lors du nouveau successeur de Malumalu? C’est la grande inconnue.

 

LE PRINCIPAL DÉFI

 

Au cas où sa nomination serait confirmée, Corneille Nangaa devrait hériter d’une situation extrêmement difficile. En février 2015, la Ceni pensait décanter la situation en publiant un calendrier électoral global. Elle avait aligné entre 2015 et 2016 sept scrutins, notamment les provinciales, les municipales, les urbaines et locales en 2015, les sénatoriales et les élections des gouverneurs des provinces début 2016 ainsi que les législatives et la présidentielle au dernier trimestre 2016.

 

Le calendrier électoral global de la Ceni avait fait l’objet des critiques acerbes, jusque dans les rangs de la Majorité. Dans une tribune publiée dans la presse, Christophe Lutundula avait ouvertement exprimé l’urgence et la nécessité de réaménager ce calendrier de manière à le rendre réaliste et réalisable. La Ceni s’était montrée insensible à toutes les critiques formulées contre elle.

 

Aujourd’hui, les faits semblent la ramener à la raison. Sa feuille de route est totalement révolue. Les provinciales, municipales et locales prévues le 25 octobre 2015 ne vont plu se tenir. Les procédures des dépôts des candidatures aux provinciales se sont révélées être des lettres mortes. Des contraintes, ne relevant pour la plupart, de sa compétence ont rattrapée la Centrale électorale.

 

Plus que jamais, le calendrier électoral doit être réaménagé. Tous attendent le nouveau président de la Ceni l’inscrire’ parmi ses priorités. Le peuple l’attend à ce tournant. S’il parvient à décanter le plus rapidement possible cette situation, Corneille Nangaa aura gagné un certain crédit tant au niveau national qu’international.

 

Sorti de moule de Malumalu qui l’a fait revenir en 2013 à la Ceni après l’avoir connu à l’époque de la CEI, Corneille Nangaa bénéficie d’une certaine présomption de compétence. Mais, à ce poste là, la compétence ne suffit pas. Sa personnalité pèsera énormément dans là conduite du processus électoral. On attend donc le voir faire preuve d’une réelle indépendance vis-à-vis de toutes les forces politiques, principalement la Majorité qui a toujours fait preuve d’une hégémonie dans la gestion de la Ceni.

 

Certes, les confessions religieuses lui ont accordé leur confiance, c’est par les actes que la population attend jauger le successeur de Malumalu.

 

LE POTENTIEL