Plus de cinquante maisons ont été incendiées à la suite d'un conflit foncier survenu, lundi 24 août, entre les habitants de Tchoro et ceux de Lidjoba, en territoire de Djugu, dans la province de l'Ituri. Ces deux communautés se disputent notamment une colline dénommée «Radza».
L'administrateur du territoire de Djugu, Idriss Koma Koko Dila accuse les habitants de Tchoro d'avoir incendié ces maisons.
Il s'étonne cependant du rebondissement de ce conflit qui, selon lui, avait déjà été résolu à l'amiable en 2011:
«Un compromis avait été trouvé le 17 Septembre 2011, où on avait même fait une ligne de démarcation sur la colline. De chaque côté de deux villages, on avait pris six mètres de terre pour la ligne de démarcation. Les deux communautés avaient même égorgé un bouc et cultivé un champ communautaire. Et dans l'accord, il était dit que celui qui l'enfreindra sera poursuivi en justice».
Pour sa part, le chef de Division unique de l'Ituri, Emmanuel Leku, attribue le rebondissement de ce conflit à certains leaders d'opinion de Djugu.
Il a cependant assuré que ceux qui ont incendié ces maisons répondront de leurs actes devant la justice. En attendant, les effectifs des forces de l'ordre vont être renforcés dans le territoire de Djugu pour dissuader les fauteurs de troubles d’agir à nouveau.
« J'espère bien que dans ce conflit il y a problème de récupération de certains leaders d'opinion. Présentement, nous nous mettons sur le dossier, et nous devons renforcer les effectifs des FARDC et de la Police pour calmer la situation, et tous ceux qui étaient impliqués dans le dossier doivent répondre de leurs actes», a prévenu Emmanuel Leku.
La Commission foncière de l'Ituri, propose quant à elle une descente sur terrain pour reprendre le processus de résolution pacifique des conflits dans cette partie de la province. Mais cette structure se dit confrontée à un problème de moyens financiers.
Selon le Programme des Nations unies pour les établissements humains (Onu-Habitat), plus de 600 conflits fonciers sur le 1000 répertoriés entre 2009 et 2012 dans le district de l'Ituri ont été résolus pacifiquement.