Le porte-parole de la Facilitation l’a fait savoir à la presse les contacts sont suffisamment avancés avec toutes les parties au point qu’Edem Kodjo détient déjà un nouveau chronogramme du Dialogue politique en Rdc. Moyennant les derniers détails, le nouveau calendrier sera rendu public très bientôt.
Pour l’heure, le bureau de la Facilitation refuse de laisser transpirer le moindre contenu du nouveau chronogramme. Marchant désormais sur des œufs et échaudé tout récemment par le Rassemblement, Kodjo tient à tout prix à la discrétion.
On peut dire que c’est le départ de cette qualité essentielle en matière de médiation qui a conduit le Facilitateur à enregistrer une longue série de déconfitures.
Mais, au regard de tous les ratés déjà enregistrés par ce dernier, quel crédit accorder au prétendu nouveau calendrier? La question se pose d’autant plus que le Rassemblement maintient et persiste dans son rejet du Facilitateur.
Il nous revient cependant d’apprendre que le bureau de Kodjo déploie une intense activité en coulisses à l’endroit du Rassemblement. Il serait aidé en cela par plusieurs diplomates en poste à Kinshasa qui tentent désespérément de renouer le pont entre les conclavistes de Genval et l’ancien homme d’Etat togolais.
Coup de fil
Kodjo défend une simple façade d’honorabilité ou travaille-t-il effectivement à la relance du processus du Dialogue ? Les données disponibles ne permettent pas de trancher sur la question.
Néanmoins, l’on sait avec assurance que la réaction du Rassemblement a constitué un acte d’humiliation pour l’Union africaine. Cette dernière qui a pourtant accepté de bonne foi de prendre le relais des Nations Unies incapables de cerner les crises africaines.
On ne le répétera jamais assez.
L’annonce du Dialogue pour fin juillet 2016 n’était pas un simple coup de tête de Kodjo. Elle a été le fruit d’une concertation mûre et concertée au niveau du Panel des experts ainsi que du Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu. Il est impossible que tout ce beau monde ait prix une lourde décision sans se référer à leurs hiérarchies respectives. D’où récuser Kodjo à ce stade, c’est remettre en cause tous les acteurs ayant intervenu dans le processus.
Dans ces conditions, que peut faire l’Onu face à une Union africaine humiliée? Ayant sans doute compris plus vite que tout le monde l’impasse dans laquelle se replonge le pays, l’Administration américaine a pris le devant de la scène.
Par un coup de fil direct, le Secrétaire d’Etat John Kerry avait demandé à Sassou de les aider à assurer la lisibilité de la crise congolaise. Signe que même au niveau de Washington, où l’on semblait pourtant péremptoire en ce qui concerne la Rdc, tout le monde y a perdu son latin.
Tout naturellement, l’entrée de Sassou en danse vise d’abord à rassurer l’Union africaine, partenaire incontournable dans la crise congolaise. Quitte à assurer par la suite une sortie honorable à Edem Kodjo.
Par LP