Toujours traquée mais jamais décapitée depuis plus de vingt ans, la LRA (Armée de Résistance du Seigneur) est toujours présente en Province Orientale. Elle vient de se signaler, le dernier week-end, par une attaque qui a fait trois morts et plusieurs blessés dans le territoire de Dungu. Alors qu’on la croyait en instance de disparition depuis l’entrée en clandestinité de son chef historique, Joseph Koni, activement recherché par des officiers de renseignements américains et des soldats des FARDC, cette rébellion ougandaise vient de rappeler à tous que les démons de l’insécurité sont loin de s’avouer vaincus dans le Nord de la République Démocratique du Congo.
Le coup perpétré dans le secteur de Dungu serait-il annonciateur d’autres actions punitives sur les populations civiles congolaises ? Il y a lieu de le craindre, surtout lorsque l’on pense dans la région de Beni, au Nord-Kivu, une autre rébellion ougandaise, l’ADF-Nalu pour ne pas la citer, a signé dernièrement son énième massacre (plus de 21 personnes tuées), au moment où l’état-major général des FARDC (Forces Armées de la République Démocratiques du Congo) venait d’annoncer le coup d’envoi des opérations de désarmement forcé des FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda).
Comme par hasard, trois forces négatives étrangères (LRA, ADF-Nalu, FDLR) semblent avoir décidé de défier les forces de défense de la RDC au moment où celle-ci est en conflit ouvert avec la Communauté Internationale, à travers la Monusco, dont le commandement a décidé de ne pas appuyer logistiquement les troupes congolaises dans leurs offensives contre les FDLR au Nord-Kivu.
Il y a lieu de craindre que le réchauffement simultané des « fronts » par les trois nébuleuses ne provoque la dispersion des énergies au niveau des FARDC et ne replonge la Province Orientale et le Nord-Kivu dans une grande insécurité. Il faut souhaiter que les autorités civiles et militaires congolaises réussissent dans leur volonté d’éradication des FDLR et de l’ADF-Nalu, sinon la LRA pourrait profiter d’un enlisement de la chasse aux forces négatives étrangères dans le Nord-Kivu pour reconquérir les espaces perdus, de longue date, en Province Orientale.
Pour l’heure, l’environnement sécuritaire qui se présente dans les parties Nord et Est du pays semble répondre à un agenda caché des ennemis de la paix en RDC. Au nom de sa souveraineté et de son indépendance, le grand Congo devrait montrer à la face du monde que son armée nationale est en mesure de s’assumer face aux forces négatives, en dépit de l’absence du soutien de la logistique des forces des Nations Unies. L’échec est interdit, au risque de donner raison à ceux qui pensent que la « rupture » avec la Monusco serait une grosse erreur politique et militaire.
Kimp