A la majorité présidentielle, on a une autre lecture de l’arrêt de la cour constitutionnelle. Il fallait mettre fin au débat sur la probable vacance du pouvoir si les élections n’étaient organisées dans le délai prévu. Pour Emmanuel Shadari, patron des députés du parti présidentiel, la réponse de la cour était nécessaire face à ceux qui veulent semer le désordre avec une interprétation erronée de l’article 70. Et Atundu Liongo d’ajouter que les arrêts de la cour n’appellent à aucun débat. Les cardinaux de la MP considèrent que l’opposition radicale est de mauvaise foi. Chercher le chaos est diabolique, explique Me Jean Mbuyu. Pour un ou deux ans, vous décidez de tout détruire alors que la commission électorale nationale indépendante a accédé à votre demande d’enrôler les nouveaux majeurs et de réviser le fichier électoral que vous avez qualifié de corrompu, ajoute le juriste chevronné. Le leadership de la majorité pense que l’opposition veut faire le forcing pour obtenir le pouvoir par la rue. Ce qu’elle ne peut pas avoir par les urnes, dénonce Henry Mova Sakanyi, le secrétaire général du PPRD. A l’article 64, la majorité prévient déjà qu’elle répondra par le même article. Nous n’allons pas accepter ou laisser le temps que des gens mal intentionnés prennent le pouvoir par les armes ou toute autre voie parce que la constitution l’interdit, disait Mova lors d’une matinée politique à l’échangeur de Limete. La confrontation entre les deux camps est presque inévitable. S’il n’y a pas un compromis politique, répète Justin Bitakwira, chef de file de l’opposition citoyenne, le pays risque de basculer dans la violence.
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