La problématique de l’énergie en RDC : un investissement de 52 milliards USD à l’horizon 2030

Mercredi 25 novembre 2015 - 06:45

La République démocratique du Congo (RDC) table sur un investissement de 52 milliards USD à l’horizon 2030 pour résoudre la problématique de l’énergie, le taux de desserte de la Société nationale de l’électricité (Snel) étant présentement de 9%) à cause de la vétusté des infrastructures et de la modicité des moyens financiers.

« Le gouvernement table sur un investissement de 52 milliards USD à l’horizon 2030. Il compte sur l’exportation de l’énergie électrique pour ramener beaucoup d’argent grâce à la construction du Grand Inga qui alimentera également les industries minières, mais aussi sur la promotion de toutes les ressources renouvelables », a déclaré le Directeur Augustin Kabasele au Ministère de l’Energie, à l’ouverture de l’atelier de renforcement des capacités des Organisations de la Société civile (OSC) sur la problématique de l’énergie en RDC, mardi 24 novembre 2015 à Kinshasa.

Dans on exposé sur « La problématique de l’énergie en RDC », il a souligné que « les infrastructures sont vétustes, l’électrification rurale est embryonnaire ».

« Pour le développement de l’énergie, il faut une planification », a-t-il dit, rappelant que le gouvernement a élaboré en 2009  un document des stratégies, parmi lesquelles la loi sur l’électricité dont il a décrit les « avancées, les défis et les perspectives ».

« En libéralisant le secteur de l’énergie, la RDC s’attend à l’arrivée de beaucoup d’investisseurs qui vont aussi intervenir en milieux rural et périurbain », a expliqué Augustin Kabasele.

La RDC importe de la Zambie160 MW

Planchant sur la « problématique de l’énergie en RDC : historique, évolution, état des lieux et perspectives », le conseiller Raphaël Diankulu de l’Administrateur Directeur de la Snel, a indiqué que la RDC importe de la Zambie160 MW.

« La RDC importe de la Zambie 160 MW. Avec le Congo, il n’y a rien. L’exportation vers le Burundi et le Rwanda est de 7 MW. Vers la République Centrafricaine, c’est moins de 1 MW. Vers l’Angola, c’est moins de 2 MW », a-t-il révélé.

Sur le plan national, a-t-il ajouté, le taux de recouvrement de la Snel auprès de ses abonnés est de « 30% pour la Basse tension, 80 % pour la Moyenne tension et pratiquement de 100 % pour les abonnés de la Haute tension ».

Après avoir rappelé que c’est en 1979 que cette société a repris les activités électriques auprès de la Regideso, le conseiller de l’AD de la Snel a déploré « un manque d’investissements depuis plusieurs années dans la production de l’électricité et un taux de desserte très faible, environ 9% ».

Ensuite, il a décrit les phases par lesquelles est passée depuis 2008 avant de devenir, en 2014, une société commerciale possédant trois réseaux, respectivement l’Ouest (Kongo Central, Kinshasa, ville de Bandundu), le Sud (Katanga) et l’Est (Goma, Bukavu).

S’agissant des « opportunités », Raphaël Diankulu a cité notamment le barrage hydroélectrique Grand Inga, les énergies renouvelables, les « petites unités de 1 MW » à construire dans les centres ruraux, les ordures ménagères « pour produire de l’électricité », le gaz méthane du lac Kivu.

« La Société civile ne maîtrise pas les enjeux de l’énergie »

Dans son message après l’allocution de bienvenue du Coordonnateur du « Projet Grand Inga »  Justin Mobomi, le représentant du Conseil d’administration du CENADEP, coorganisateur de l’atelier avec la CORAP et les OSC impliquées dans le monitoring du projet Grand Inga, a appelé à un « processus de plaidoyer », du fait que « la Société civile ne maîtrise pas les enjeux de l’énergie en RDC ».

« Les enjeux de l’énergie ne peuvent pas se gérer en l’absence des OSC. Nous souhaitons que la participation de la population soit inclusive. Ce qui implique un processus de plaidoyer. Et donc, l’atelier de ce jour est plus qu’important », a déclaré l’administrateur Guy Mudumbula.

A son tour, sous la modération de Mme Madeleine Andeka, Le secrétaire technique Emmanuel Musuyu, a fait la présentation de la CORAP, une coalition des organisations de la Société civile créée le 14 mai 2013 par 14 d’entre elles, après une série de réflexions entamées onze jours auparavant.

« La vision de la CORAP est de placer la Société civile dans le rôle d’interlocuteur incontournable auprès du gouvernement là où se prennent les décisions sur le pays. Nous sommes dans le suivi du Projet Grand Inga », a-t-il expliqué.

L’atelier de renforcement des capacités des Organisations de la Société civile, qui se tient du 24 au 26 novembre 2015 à Kinshasa, entend « contribuer à l’amélioration de l’appropriation de la problématique de l’énergie en RDC, permettre aux OSC de mieux cerner cette problématique, mieux comprendre l’historique, l’évolution, l’état des lieux, les enjeux et les défis du Projet Grand Inga, particulièrement sa première phase qui est Inga 3 BC ».