Le dialogue politique…, le moindre mal !

Vendredi 16 octobre 2015 - 17:10

(TRIBUNE) L’UDPS ne peut emporter les élections en RDC que si celles-ci sont bien organisées, dans la transparence, et avec un atterrissage en douceur. Ceci implique que le processus électoral  lui-même soit maîtrisé et contrôlé de bout en bout, et qu’un climat de confiance mutuel et de sérénité soit recréé au sein de la classe politique.

Or, la majorité au pouvoir à Kinshasa a organisé un imbroglio généralisé en cette période pré-électorale : concentration de tous les scrutins électoraux et installation des nouvelles provinces dans un laps de temps trop court, non décaissement des moyens financiers nécessaires à la CENI, non actualisation du fichier électoral, etc.

Ainsi donc, aller aux élections dans des conditions aussi brouillées ne peut profiter qu’aux pêcheurs en eaux troubles et aux puissances occultes qui cherchent à maintenir l’exploitation de notre pays en se servant de certains de nos compatriotes avides du pouvoir dans n’importe quelles conditions. De telles élections ne peuvent ni renforcer nos institutions, ni consolider notre démocratie. Elles ne peuvent que déstabiliser notre pays, et non servir notre peuple. La classe politique congolaise est donc piégée.

L’UDPS, veut le changement, et non l’alternance. Elle s’est donné pour objectifs d’améliorer les conditions de vie des populations congolaises et de changer radicalement la face du Congo en se servant judicieusement de ses extraordinaires ressources naturelles. Notre parti a donc tout à perdre à emboiter le pas à tous ces braillards opportunistes, et spécialistes de la surenchère qui grouillent au sein de l’opposition congolaise. D’autant plus qu’un certain nombre d’entre eux ne crient plus fort que pour se vendre plus cher.

L’UDPS doit, au contraire, s’assumer en tant que parti leader et indiquer la voie à suivre ; voie qui préserve les intérêts supérieurs de notre pays et de notre peuple.

Le Congo est, en effet, grand. Il doigt être dirigé par des grands hommes. Sachons donc nous montrer grands, intelligents, sages, pragmatiques, réalistes, visionnaires, et patriotes.

Seul un compromis politique, trouvé à l’issu d’un dialogue franc et sincère entre acteurs politiques et sociaux congolais, peut sortir notre pays de ce piège.

Ne prenons pas le risque de nous faire ramener à la case « départ » par suite des coups d’Etat ou des « tsunami » populaires. C’est, en effet, sur cette voie que veulent nous entraîner des « esprits malins », avec le risque de revivre les suspensions de la constitution et des activités des partis politiques, fermetures du parlement, couvre-feux, mises entre parenthèses des libertés fondamentales, exils pour les nantis, clandestinités pour les autres, le parachutage des hommes providentiels, et un « glissement » de fait.

Faisons attention ! Les bateaux chavirent souvent à l’accostage. Le mandat de l’actuel chef de l’Etat est arrivé à son terme. Montrons-nous matures en sachant distinguer l’essentiel de l’accessoire. Faisons en sorte que rien ne dérape à la dernière seconde, afin que l’UDPS, notre parti, saisisse, enfin, l’opportunité d’accomplir la mission lui dévolue au service de notre peuple.

Dans les conditions actuelles, le dialogue politique reste le moindre mal pour sortir indemnes de l’impasse dans lequel se retrouve le processus.

Par Corneille MULUMBA(*)

(*)Membre co-fondateur de l’UDPS (Tél. +243 9 94840000)

Kinshasa, le 15 octobre 2015