Le Gouvernement doit franchir le premier pas au nom de sa souveraineté

Jeudi 2 avril 2015 - 10:56

Mais les discours tenus ce dernier temps par des officiels congolais en privé sur les charges financières du processus font déjà craindre le pire

On assiste de plus en plus à des murmures et parfois même des jérémiades dans le camp de ceux qui gouvernement la RD Congo depuis le récent saupoudrage du calendrier électoral effectué par la Commission électorale nationale indépendante (sic !) sous les pressions croisées de l’opposition et de la communauté internationale !

En effet, alors que beaucoup reste encore à faire sur ce calendrier qui doit d’abord être expurgé de nombreux pièges dont il avait été préalablement truffé par ses commanditaires et auteurs intéressés, nombreux sont les hommes et femmes au pouvoir au pays qui croyaient passionnément que les vannes financières des bailleurs de fonds internationaux allaient s’ouvrir automatiquement pour renflouer les caisses de l’Etat au profit de la CENI en sa qualité de pouvoir organisateur des élections.

Or, très fidèle aux préalables de son intervention financière au profit des élections voulues libres, démocratiques et véritablement transparentes par tous, les bailleurs de fonds internationaux ne peuvent pas s’en départir sous quelque prétexte que ce soit, par crainte d’hypothéquer leur crédibilité à travers le monde !

Non au stratagème du fait accompli…

Le temps d’attente pris par les bailleurs de fonds internationaux pour décaisser l’argent en parfaite connaissance de cause (c’est-à-dire après que les préalables eurent été remplis) est désormais considéré par ceux qui sont aux commandes de l’Etat en RDC comme une preuve de démission de ces derniers par rapport à leur engagement !

D’ores et déjà, il se développe dans les rangs des gouvernants congolais des discours sur les charges financières du processus électoral en évoquant une possible indisponibilité de fonds qui pourrait vite justifier la non tenue des élections annoncées dans les délais prévus par le calendrier élaboré par la CENI.

Une déclaration faite il y a quelques jours par une bouche autorisée à ce sujet suffit pour démontrer qu’un coup tordu serait en préparation en vue de contourner les prochaines élections : » Nous sommes déterminés à faire face au coût pour organiser les élections.

Maintenant si les partenaires extérieurs venaient à faire défaut en termes de contribution ou à contribuer de manière symbolique, je pense qu’ils devraient laisser la RDC gérer la suite conformément à la disponibilité de moyens à sa disposition » !

Face au danger de glissement pensons, quant à nous, que les hommes et les femmes au pouvoir en RDC devraient comprendre que l’organisation de prochainement élections c’est leur responsabilité et que l’intervention de bailleurs de fonds extérieurs ne devrait être considérée que comme un simple appoint.

Autrement dit, le gouvernement de la RDC doit franchir le premier pas dans le financement de prochaines élections au nom de son indépendance et de sa souveraineté. Dans l’hypothèse d’un manque d’argent du côté de bailleurs de fonds extérieurs, le gouvernement doit mobiliser les réserves nationales qu’il est supposé constituer d’année en année conformément aux règles de bonne gouvernance qui s’imposent aux Etats modernes.

Les élections que le peuple congolais appelle de tous ses vœux doivent avoir lieu dans les délais impartis par la constitution pour résoudre la crise généralisée qui sévit inutilement dans le pays depuis plus d’une décennie.

Non au stratagème du fait accompli distillé par les laboratoires de la Majorité présidentielle en misant sur une éventuelle défaillance de bailleurs de fonds extérieurs qui n’ont pas encore dit leur dernier mot !

Par Kambale Mutogherwa