Le mouvement pro-démocratie-Lucha interdit d’activités à Goma

Lundi 7 décembre 2015 - 11:04

Le maire de la ville de Goma, Malere Ma Micho Dieudonné a interdit au mouvement pro-démocratie- Lucha ‘‘Lutte pour le changement’’ d’exercer toutes activités sur toute l’étendue du chef-lieu du Nord-Kivu. Il affirme que ce mouvement ne dispose d’aucun document officiel l’autorisant de fonctionner. En réalité, il cherche noise à des jeunes qui dérangent le régime. Personne ne les supporte, a indiqué un responsable de la société civile locale. Les activistes de la Lucha se considèrent comme les sentinelles de la démocratie. Ils mènent des actions contre le troisième mandat du président Kabila et surtout ils sensibilisent contre toute révision de la constitution. Les leaders du mouvement ont protesté contre cette décision qu’ils jugent arbitraire. D’ailleurs, les activistes se sont dits non concernés par cette mesure. Ils ont promis de continuer à exercer librement leurs activités. ‘‘Nous ne sommes ni une fondation, ni une association pour avoir des documents officiels qu’il nous exige’’, a prévenu un des responsables du Mouvement. Les jeunes activistes de la Lucha sont toujours traqués. Récemment, deux de leurs responsables ont été arrêtés. Ils ont déjà été transférés au parquet de Goma et attendent d’être jugés. Le 15 mars dernier à Kinshasa, lors d’une rencontre avec les militants congolais de Filimbi, burkinabé du Balais citoyen et sénégalais Y’en a marre, l’un de meneurs de la Lucha, Fred Bahuma avait été arrêté. Depuis lors, le jeune activiste croupit à la prison centrale de Makala avec son collègue de Filimbi- Yves Makwambala. Des chercheurs, des parlementaires et des écrivains ont signé le 01 juillet passé, une pétition intitulée ‘‘Ne laissez pas mourir les aspirations démocratiques de la jeunesse congolaise’’ pour exiger leur libération. Au total, une trentaine des signataires, parmi lesquels, l’écrivain David Van Reybrouk, auteur du succès de librairie Congo, Une histoire, ont dénoncé cet acharnement contre les jeunes démocrates. Dans leur lettre ouverte, ils se sont insurgés contre la détention et l’inculpation des deux militants, incarcérés notamment pour avoir ‘‘comploté contre la vie ou la personne du chef de l’Etat’’ et avoir ‘‘tenté de détruire ou de changer le régime constitutionnel’’. Pour les ténors de ce plaidoyer, Fred Bauma et Yves Makwambala n’ont jamais comploté, ni trahi, mais se sont engagés pour que la jeunesse congolaise s’implique davantage dans la chose publique.