En brillant par leur absence le 02 août 2015 à la dernière plénière de la session extraordinaire, au cours de laquelle la Chambre haute du Parlement devait voter la loi tant attendue par la CENI concernant la répartition des sièges, les sénateurs congolais, pourtant sans légitimité depuis l’année 2012, viennent de prouver une fois de plus à la face du monde que ce glissement les arrange et qu’ils entendent encore user des subterfuges pour continuer à se faire payer par le trésor public malgré l’expiration de leur mandat politique depuis trois ans !
De l’avis de nombreux observateurs qui suivent avec attention la situation politique en République Démocratique du Congo, l’école buissonnière observée par une grande partie des membres de la Chambre haute ne peut s’expliquer autrement que par la volonté du Sénat de bloquer le vote de la loi sur la répartition des sièges, en vue de mettre la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans l’impossibilité d’organiser les élections conformément à son calendrier électoral.
Tel est aussi l’avis du sénateur Awezi, élu de la ville de Kisangani, dont la motion a démontré clairement que plusieurs de ses collègues ont séché la dernière plénière de la session extraordinaire en vue d’éviter le quorum de siège et de vote, afin de mettre la CENI devant un fait accompli. Car, sans la loi sur la répartition des sièges, les élections deviennent hypothétiques, et vive le glissement!
C’est bien cette situation qui arrange les sénateurs issus des scrutins de 2007 et dont le mandat a expiré depuis 2012, mais qui continuent à s’accrocher au pouvoir même sans légitimité. Curieusement, c’est au sein de cette institution où des voix s’élèvent parfois pour prétendre donner de leçons au pouvoir exécutif sur le respect de la Constitution et la bonne gouvernance, alors que l’exemple devrait d’abord venir des sénateurs eux- mêmes!
Fonctionnant dans l’illégitimité suite au glissement politique dans lequel il se retrouve depuis trois ans que son mandat a expiré, l’actuel Sénat a-t-il encore des leçons à donner aux gouvernants dans le contexte politique actuel dominé par le débat sur l’alternance au pouvoir à l’approche de l’échéance 2016? Le bon sens voudrait que l’actuelle chambre haute du Parlement s’abstienne de le faire dès lors qu’elle est elle-même dans une situation d’illégitimité depuis trois ans et ne lésine pas sur les moyens pour s’accrocher au pouvoir, comme elle vient encore de le démontrer.
Quant au blocage créé par la Chambre haute du Parlement par rapport à la loi sur la répartition des sièges, des sources dignes de foi indiquent que l’Assemblée Nationale entend désormais appliquer l’article 135 conformément aux dispositions constitutionnelles.
Par DMK