Léon Kengo: «Les dispositions intangibles constituent le socle de l’architecture constitutionnelle»

Mardi 16 septembre 2014 - 09:51

L’agenda de la session parlementaire de septembre ouverte ce lundi 15 septembre prévoit l’examen du projet de loi relatif aux élections des députés provinciaux qui, aux dires du président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, appelle au préalable une révision constitutionnelle. Le président du Sénat, Léon Kengo, a appelé au respect des dispositions intangibles de la constitution qui sont, selon lui, le « socle de toute l’architecture constitutionnelle ».

« Les dispositions intangibles de la constitution, je pense ici à l’article 220 et tous ceux auxquels il renvoie, constituent le pivot, le socle, l’armature de toute l’architecture constitutionnelle », a soutenu le président du Sénat. Cet article 220 détermine les matières de la constitution qui ne peuvent être modifiées. Ainsi le nombre et la durée des mandats du président de la République ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle.

Léon Kengo wa Dondo a également expliqué qu’il ne fallait pas tirer prétexte de la révision constitutionnelle pour aboutir à un changement de constitution.

Il a indiqué que « la constitution du 18 février 2006 est issue du compromis historique de Sun City ».

« Comment peut-on prendre le risque d’altérer ce compromis politique sans menacer la cohésion nationale et la paix sociale », s’est-il interrogé, invitant la classe politique au respect des engagements, à l’esprit de tolérance et d’alternance.

Le président du Sénat a estimé que le temps était arrivé pour notre pays de dépasser « le stade des querelles politiques byzantines pour se concentrer enfin sur les vrais problèmes du peuple et du pays ».

Seul l’article 197 est concerné

Dans son discours prononcé à l’ouverture de cette session  de septembre, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a précisé que son bureau n’avait reçu aucune demande de révision d’un article de la constitution en dehors du 197.

Le projet de loi déposé au Parlement par le gouvernement est relatif à l’élection des députés provinciaux.

Son adoption nécessite au préalable une révision constitutionnelle touchant l’article 197 relatif au mandat et au mode du scrutin des députés provinciaux. Ces derniers sont actuellement élus au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans.

« Il faudra en mon sens lever une option quant au bien-fondé de cette intention de réviser. Un débat préalable est nécessaire. Nous l’organiserons », a promis le président de la chambre basse du Parlement.

Au sujet du débat actuel sur la révision de la constitution pour permettre à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat, Aubin Minaku a affirmé que son bureau n’avait reçu aucune demande en ce sens.

« Parce que nous parlons de la constitution, il y a des discussions sur la révision de certaines autres de ses dispositions. D’aucuns  s’interrogent sur l’opportunité et le bien-fondé d’une telle démarche. En tout état de cause, votre bureau n’ayant reçu aucune demande de la révision au-delà de l’article 197, ne saurait programmer une séance dans ce sens. Et nous n’avons pas, peut-être pour l’instant, à prendre une décision à ce sujet », a-t-il expliqué.

Aubin Minaku a ajouté que «seul le peuple demeure le souverain primaire».

Boycott de l’opposition  

Certains membres de l’opposition n’ont pas pris part à cette plénière. Les députés de l’UNC et de l’UDPS notamment ont boycotté l’ouverture de cette session parlementaire pour dénoncer «l’assujettissement du pouvoir judiciaire par le pouvoir politique».

Allusion faite à la condamnation à 12 mois de prison, “sur des bases anticonstitutionnelles“, du député national Jean Bertrand Ewanga pour offense au chef de l’Etat et pour outrage au président des deux chambres du Parlement et au Premier ministre Matata Ponyo.

“Exigeons la libération immédiate et sans condition de l’honorable Jean-Bertrand Ewanga ainsi que de tous les autres prisonniers politiques comme lui, notamment l’honorable Diomi, Monsieur Kabanzi, etc”, a affirmé le député Bamporiki de l’UNC, lisant la déclaration de de cette frange de l’opposition.

De son côté, le député de la majorité Pius Muabilu pense que le moment est venu de débattre des questions sérieuses de l’heure. Et, d’après lui, ce débat doit avoir lieu au sein de l’hémicycle.

Il faudrait que les gens sachent que, quelles que soient la formule et la direction que nous devons prendre, tout sera décidé dans cette salle [...] C’est dans ce bâtiment du Palais du peuple – à l’Assemblée nationale –  que les décision devront se prendre“, a-t-il déclaré, appelant ses collègues députés à s’assumer.

 

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