Alors que le monde célèbre aujourd’hui jeudi 9 juillet la Journée internationale de la destruction des armes légères, de nombreux efforts restent à faire pour en arracher le plus possible des mains des gens qui les détiennent sans autorisation en République Démocratique du Congo.
Et la situation s’avère alarmante. Ainsi, une étude menée par le Groupe de Recherche et d’Information sur la Paix et la Sécurité (GRIP), le Bonn International Center for Conversion (BICC) et le PNUD/RDC il y a quelques années dans le pays révélait que plus de 300 000 armes à feu étaient détenues par des civils à l’Est du Congo.
Et cela sans compter toutes les armes détenues par les groupes armés congolais et étrangers, les FARDC ou encore les soldats de la MONUSCO. Cet état de fait explique largement l’insécurité régnant depuis des années dans cette région du pays.
La Journée internationale de la destruction des armes légères a été lancée par les Nations unies en 2001. A l’occasion de cette journée, des victimes de la violence par les armes procèdent à la destruction de ces engins de mort aux quatre coins du monde.
Ces actions locales interviennent après la publication par les organisateurs de la campagne pour le contrôle des armes tels Oxfam, Amnesty International et Réseau d’Action International sur les Armes Légères (RAIAL), de statistiques révélant l’existence d’une arme pour dix habitants dans le monde.
En moyenne, 800 000 sont détruites chaque année, mais les armes non réglementées restent un problème majeur : pour chaque arme détruite, dix sont produites.
Quelques chiffres
Environ 640 millions d’armes sont en circulation, soit à peu près une pour dix personnes. Chaque année, quelque 8 millions d’armes sont fabriquées. Environ 14 milliards de cartouches à usage militaire sont fabriquées tous les ans, ce qui correspond à deux balles par personne. Mille deux cent quarante-neuf entreprises implantées dans plus de 90 pays produisent des armes légères.
Dans certains de ces États, les réglementations commerciales sont quasi inexistantes. Dans les deux principaux pays producteurs d’armes – les États-Unis et la Russie -, le volume de production d’armes de type militaire augmente.
Au lieu de détruire les armes vétustes ou en surnombre, la plupart des États revendent leurs stocks excédentaires et assurent ainsi la prolifération toujours plus importante des armes sur la planète. Seuls trois pays – le Nigéria, la Lettonie et l’Afrique du Sud – disposent d’une politique de destruction des excédents ou des saisies d’armes.
Des informations précises font état de ventes au rabais d’armes qui se retrouvent entre les mains de criminels ou de rebelles. En moyenne, environ un million d’armes sont perdues ou volées chaque année. Plusieurs centaines de milliers d’armes sont perdues par les forces de sécurité des États chaque année.
Par Yves Mitondo