Arrêté vendredi dans la nuit par les services de sécurité du Haut Katanga qui l’accusent notamment d’être l’auteur des tracts qui appelant la population au soulèvement populaire et de détention d’arme de guerre, Huit Mulongo Bampeta, ancien directeur de cabinet de Moïse Katumbi, a été transféré samedi 23 avril soir à l’auditorat militaire garnison de Lubumbashi. «On a arrêté le professeur Huit Mulongo, parce que Moïse Katumbi va parler [ce dimanche] à la Kenya», a affirmé l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga. Mais, pour le porte-parole du Gouvernement, le prévenu a été arrêté pour «tentative de bris de scellé et port illégal d’arme de guerre.»
Huit Mulongo Bampeta a reçu samedi la visite de plusieurs notabilités de la province parmi lesquelles quelques représentants de la société civile et son ancien patron, Moïse Katumbi Tshapwe.
«Le professeur Mulongo a été arrêté parce que j’ai un meeting demain à la Kenya. C’est pour intimider la population [de Lubumbashi] et intimider aussi toute la population congolaise, parce que demain dans toutes les provinces –même à Kinshasa – il y aura des meetings», a déclaré l’ex-gouverneur de l’ancien Katanga à la presse à l’issue de cette visite.
Ce dernier a, par ailleurs, appelé la justice congolaise à rester neutre et apolitique dans ce dossier. «La justice doit être indépendante. On doit faire très attention : la roue tourne !», a-t-il conseillé.
«Déstabiliser les opposants au Haut-Katanga»
Les avocats conseil de Huit Mulongo Bampeta ont aussi dénoncé «l’arrestation arbitraire» de leur client, estimant que toutes les accusations portées contre lui «sont juridiquement infondées». Selon eux, il s’agit d’une manœuvre visant à « déstabiliser les opposants au Haut-Katanga».
L’un des avocats de Mulongo Bampeta, King Kasongo Mushilanama, indique que depuis quelque temps, le pouvoir de Kinshasa a intimé l’ordre aux différents services de sécurité locaux de déstabiliser certaines figures emblématiques de l’opposition katangaise, parmi lesquelles le professeur Huit Mulongo Bampeta.
Me King Kasongo a, par ailleurs, dénoncé le non-respect de la procédure lors de l’arrestation de M. Mulongo:
«Les gens arrivent chez lui à partir de 19h45, sans mandat, sans quoi ! Ils commencent à faire la perquisition [...] Ils l’ont enlevé ! J’ai suivi jusqu’à l’entrée de l’ANR (Agence nationale des renseignements). On m’a brandi une arme. On m’a dit ‘Monsieur, tu descends ou tu retournes’»
« Le professeur Munongo a été arrêté par le parquet »
«L’arrestation de Huit Mulongo, ancien directeur de cabinet de Moise Katumbi, n’a rien à voir avec la politique. Il a commis des infractions de droit commun», a soutenu pour sa part le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende. Selon lui, le collaborateur de l’ancien gouverneur du Katanga et candidat du G7 à l’élection président, est poursuivi pour deux infractions: tentative de bris de scellé et port illégal d’arme de guerre.
«Il n’y a pas d’ANR, il n’y a pas de politique. Il y a des infractions de droit commun», a affirmé Lambert Mende, précisant que «le professeur Munongo a été arrêté par le parquet de Lubumbashi, pour d’abord tentative de bris de scellé» d’un bâtiment qui servait de quartier général d’un parti politique dans cette ville.
Dans cet extrait sonore, Lambert Mende annonce les poursuites du prévenu devant l’auditorat militaire de Lubumbashi pour la deuxième infraction : le port illégal d’arme.
RO/LP