Au lendemain des massacres de civils perpétrés en 2014 dans la ville de Beni et dans les localités alentours, nous avons publié quelques articles dans lesquels nous exprimions chaque fois nos appréhensions sur l’origine de la main armée qui venait y frapper régulièrement des dizaines de compatriotes sans moyens de défense !
Grâce à plusieurs informations obtenues par recoupements successifs, nous étions parvenus à établir une certaine connexion entre des bandes de malfaiteurs locaux et des complicités étrangères, recrutées et organisées parmi des équipes de conducteurs et autres convoyeurs de camions pourvoyeurs de la province du Nord-Kivu en produits pétroliers à partir du port Kenyan de Mombasa, via l’Ouganda !
Plusieurs mois après la publication desdits articles, dont certains disaient à tort qu’ils étaient fantaisistes, des voix s’élèvent aujourd’hui pour dénoncer des cohortes de jeunes Congolais recrutés à coup d’argent par des filières difficiles à identifier au Nord-Kivu et au Sud-Kivu pour aller suivre quelque formation à l’étranger, avant d’intégrer des mouvements terroristes islamistes destinés à déstabiliser le pays à partir de l’Est !
Le débat ouvert sur les mouvements terroristes en gestation en RDC est donc d’actualité immédiate, mais ne constitue pas du tout un centre d’intérêt, voire une préoccupation pour les autorités responsables du pays, qui ont plutôt leur esprit absorbé par des combinaisons politiques destinées à assurer une certaine longévité à leur régime finissant.
Mais c’est tout de même curieux que les autorités continuent à faire croire au monde extérieur que les mouvements terroristes qui menacent la RD Congo sont encore très loin de Kinshasa, alors que les » Kuluna » qui y opèrent depuis des lustres sont déjà un véhicule idéal pour leur lancement et même pour leur généralisation sur l’ensemble du territoire national !
La misère imposée aux familles à travers le chômage et la vie chère est le résultat de la mauvaise gouvernance tant décriée. Il en est découlé la déscolarisation systématique de millions de jeunes et partant le désœuvrement auquel celle-ci les avait tous prédisposés, au point de les rendre perméables aux moindres sollicitations des puissances d’argent, dont les bailleurs de fonds de mouvements terroristes à travers la planète.
Mais qu’en est-il aussi des mouvements migratoires incontrôlés des populations autochtones et des étrangers aux frontières ainsi qu’à l’intérieur du territoire national, qui sont entrés très tôt en force dans les mœurs des autorités de la RDC et la tradition de son administration en général ? Le débat sur ce sujet est encore loin d’être terminé !
Par Kambale Mutogherwa