LES ORGANES DE PRESSE APPELÉS À UNE RESTRUCTURATION FONCTIONNELLE

Jeudi 24 mars 2016 - 05:10
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Les médias congolais ne sont pas en reste de la précarité socioéconomique qui frappe l’ensemble de la société. La problématique de la viabilisation économique des organes de presse préoccupe au plus haut point les journalistes en RDC. Telle est la thématique du forum organisé hier mercredi 23 mars par l’Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC), à Africana Palace, dans la commune de Lingwala. Les intervenants, pour la plupart des patrons des médias, ont été répartis en quatre panels à savoir la presse écrite, la radio, la télévision et les régies publicitaires.

Soulignant le caractère mitigé du bilan des 45 années de l’UNPC, KasongoTshilunde, son président national, a énuméré quelques réalisations importantes à savoir, le retrait du monopole de la délivrance de la carte de presse du ministère de l’intérieur, sur base de la loi 81/012 portant statut du journaliste, les appartements acquis grâce à l’ancien chef de l’Etat, le Maréchal Mobutu, le changement du statut juridique de la RTNC et le RENATELSAT en entreprises publiques, puis établissements publics.
A cela, il a ajouté le congrès de refondation de la presse nationale qui a renforcé l’UNPC dans son rôle fédérateur de toute la profession médiatique de la RDC, avant de souligner que l’UNPC est à ce jour la troisième autorité d’autorégulation des médias à côté du Ministère de tutelle et du CSAC.
Intervenant dans le cadre du panel presse écrite, José Nawej, Editeur du quotidien Forum des As, a insisté sur la nécessité pour les organes de presse congolais de se structurer. Ce qui, selon lui, doit passer par une répartition rigoureuse des tâches et une division du travail, car le journal est non seulement un vecteur d’information, mais aussi une entreprise. Il a au cours de son exposé souligné qu’au-delà de la précarité ambiante, la mauvaise gestion constitue indubitablement un vice qui casse l’élan de développement des medias congolais.
" Avoir une bonne plume ne suffit pas pour tenir une entreprise de presse, encore faut-il savoir la gérer. Le vrai challenge à notre niveau consiste à doter nos organes de presse de structures de gestion. On ne peut pas être en même temps Editeur, comptable, caissier, recouvreur ... C’est une aberration. Partant, l’UNPC doit avoir aussi pour rôle de nous apprendre à nous comporter en vrais responsables des médias ", a-t-il souligné.
Par ailleurs, l’éditeur du quotidien de la 11ème Rue a affirmé que les journaux congolais sont confrontés à plusieurs défis. Entre autres, assurer la parution et la qualité du contenu éditorial, garantir la permanence et la survie du journal, ainsi que payer les journalistes et autres personnels qui concourent à la production de ce support d’information.
Joël-Cadet Ndanga, Editeur du journal Impact News, a clôturé les travaux du panel presse écrite en dressant un tableau des difficultés qui fragilisent la presse papier en RDC. " Les médias congolais ne bénéficient pas de subventions publiques. Pourtant nous disposons d’un cadre juridique qui le préconise. Nous devons être en mesure de pousser le gouvernement à appliquer à la lettre la loi portant organisation et fonctionnement des médias, dans ses dispositions qui stipulent l’octroi des aides directes et indirectes aux entreprises de presse", a-t-il indiqué.

Appel au sens de responsabilité
Dans ce contexte de pauvreté, explique Tito Ndombi, président du CSAC, l’UNPC doit, au-delà des contraintes exercées sur la presse, contribuer de façon significative à la prospérité des médias et mettre les journalistes dans des conditions favorisant leur épanouissement.
De son coté, Léonard Mulamba Kalala, Rédacteur en chef à Radio Okapi, a convié les journalistes à faire preuve de responsabilité, avant de convier les patrons des entreprises de presse, à payer régulièrement les journalistes et les doter d’outils technologiques nécessaires.
Le Directeur général de Télé 50 et président provincial de l’UNPC, Jean Marie Kasamba, a appelé les journalistes à être honnêtes vis-à-vis de l’éthique et de la déontologie du métier.
Le délégué du ministre de la Communication et Médias a encouragé ces réflexions, tout en exprimant le vœu qu’elles s’orientent vers la proposition d’un toilettage de la loi de 1996, relative à l’exercice de la liberté de la presse, qui régit ce secteur jusqu’aujourd’hui. Il a également souhaité voir l’UNPC parler aux professionnels des médias de la migration vers la TNT. Ce, en collaboration avec le Comité national de migration vers la télévision numérique, afin que l’ensemble de la corporation en ait la même compréhension.
Orly-Darel NGIAMBUKULU