L’ouverture du procès Ntaganda proposée à Bunia

Vendredi 20 mars 2015 - 11:44

Dans le but de se rapprocher des communautés affectées, la Cour compte contacter à temps les autorités congolaises

La Chambre de première instance VI de la Cour pénale internationale (CPI) a recommandé le jeudi 19 mars 2015 à la Présidence de la Cour que les déclarations d’ouverture du procès dans l’affaire Ntaganda se tiennent à Bunia, dans la Province Orientale.

Question délicate surtout sur le plan sécuritaire parce que plusieurs ressortissants de l’Ituri dont Lubanga, Germain Katanga, Mathieu Ngudjolo ont été transférés à la CPI. Ce qui fait que la population de cette partie de la RDC garde une dent dure contre la Cour Pénale Internationale.

La CPI n’a ni armée, ni Police, mais elle coopère avec les états membres, pour l’exécution de son mandat. Un communiqué de la CPI indique que la Présidence de la CPI consultera les autorités de la RDC et prendra une décision sur cette question, en accord avec la Chambre de première instance, en temps voulu.

La Chambre a indiqué également que cette recommandation à la Présidence a été faite avec l’intention de rapprocher le travail judiciaire de la Cour des communautés les plus affectées.

Avant de faire cette recommandation, la Chambre a reçu un rapport du Greffe de la CPI sur les implications en termes de faisabilité et de sécurité de la tenue d’une partie du procès en RDC ou dans un emplacement proche, ainsi que les réponses du Bureau du Procureur, de la Défense, et des Représentants légaux des victimes.

Conformément à la Règle 100 du Règlement de procédure et de preuve, si elle estime que cela peut servir les intérêts de la justice, la Cour peut décider, dans un cas d’espèce, de siéger dans un État autre que l’État hôte pendant une ou plusieurs périodes si nécessaire, pour tenir tout ou partie des audiences de l’affaire.

Treize chefs de crimes

Bosco Ntaganda, ancien chef d’état-major général adjoint des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) est accusé de 13 chefs de crimes de guerre (meurtre et tentative de meurtre ; attaque contre des civils ; viol ; esclavage sexuel de civils ; pillage ; déplacement de civils; attaques contre des biens protégés ; destruction de biens de l’ennemi ; et le viol, esclavage sexuel, enrôlement, et conscription d’enfants soldats âgés de moins de quinze ans et leur utilisation pour les faire participer activement à des hostilités) et de 5 chefs de crimes contre l’humanité (meurtre et tentative de meurtre de civils ; viol ; esclavage sexuel ; persécution ; et transfert forcé de populations) qui auraient été commis en 2002-2003, en Ituri, RDC. Bosco Ntaganda est détenu actuellement au quartier pénitentiaire de la Cour pénale Internationale basé à La Haye, aux Pays Bas.

Par Godé Kalonji Mukendi

 

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