A Salamabila à plus de 420 kilomètres de Kindu au Maniema, la tension était vive mardi. Une marche pacifique a tourné au drame. Bilan : un mort et plusieurs blessés. La population en colère était descendue dans la rue pour protester contre le non respect du cahier des charges par la société minière Banro Mining. Alors que les manifestants s’approchaient des installations de cette société, les coups de feu ont retenti, explique un témoin. Pourtant, la marche a été autorisée par l’administrateur du territoire. Un sit in était même prévu. Contre toute attente, un capitaine commis à la sécurité de la société Banro s’est permis de tirer à bout portant dans la foule. Un des manifestants a succombé sur place. Il s’agit du responsable local de l’Ong des droits de l’homme la Voix des sans voix. Le capitaine tueur a été aussitôt arrêté par un détachement de l’auditorat militaire de Salamabila, indique une autorité locale. L’armée a dû s’interposer pour calmer la situation. Le président de la société civile du Maniema, John Masimamngo a dénoncé cette barbarie et exiger l’ouverture d’une enquête sur ce grave incident. La population locale indignée crie au scandale et attend que les coupables soient réellement sanctionnés. On attend que justice soit faite car le sang des innocents a coulé pour rien, a rappelé un activiste des droits de l’homme. A la tombée de la nuit, la cité minière a retrouvé son calme. Seulement, la population reste traumatisée par l’agissement inexpliqué et violent des agents de la police commis à la sécurité de Namoya Mining.