MEETING DU 31 JUILLET LES TROIS REVENDICATIONS DU G7

Mercredi 20 juillet 2016 - 06:30
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A moins de deux semaines du meeting du 31 juillet, le G7 annonce les couleurs en donnant de la voix. Cette plateforme de l’Opposition entend placer cette manifestation publique sous une triple revendication : respect de la Constitution, relance du processus électoral conformément à la Loi fondamentale et alternance démocratique. Comme en avant-première, le doyen Charles Mwando Nsimba a rencontré la presse hier. Compte-rendu.

Les ténors du G7 mobilisent pour le grand meeting, convoqué ce 31 juillet à l’initiative du « Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement », structure née du conclave de Genval, et dont Etienne Tshisekedi et le président du conseil de sages. Déterminés à rassembler autour d’eux un grand nombre de Congolais, ces opposants ont tenu, hier mardi 19 juillet à leur siège, à Gombe, un point de presse pour éclairer l’opinion sur leur position face à l’évolution politique en RDC.
A l’affiche, le président en exercice de cette plateforme politique, le député national Charles Mwando Nsimba, a saisi cette occasion pour appeler les Congolais de toutes les couches sociales à venir massivement à ce meeting populaire. Cette manifestation publique , explique Mwando Nsimba, sera ainsi l’expression d’une triple revendication. Il s’agit, selon lui, « de la revendication du respect de la Constitution, de la relance du processus électoral conformément à la Constitution et de l’alternance démocratique exigée par la Constitution ».
Aux dires du président en exercice du G7, ce meeting public de haute portée politique et historique sera ‘’l’occasion pour le peuple congolais d’exprimer, sans équivoque, au monde entier son attachement indéfectible et inoxydable à la Constitution du 18 février 2006 et à la démocratie universelle’’.

LA CENI DELIBEREMENT LES PIEDS
Saisissant la balle au bond, le G7 a accusé la CENI de traîner délibérément les pieds et d’allonger inutilement le délai des opérations préélectorales. « La manœuvre, martèle Mwando Nsimba, consiste à donner du temps au Président Kabila et à ses partisans qui veulent retarder le plus longtemps possible l’élection présidentielle et l’alternance démocratique ».
« La preuve, poursuit-il, est donnée par le fait qu’au lieu d’acquérir un nombre suffisant de kits, de manière à commencer l’enrôlement dans plusieurs provinces, sinon dans l’ensemble du pays, au même moment, la CENI a préféré procéder province après province. Ce qui naturellement étale le processus d’identification et d’enrôlement sur plus d’une année ».
« Sans avoir préalablement présenté un chronogramme global des opérations d’identification et d’enrôlement, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a annoncé le début de l’enrôlement des électeurs pour la fin de ce mois de juillet dans la province du Nord-Ubangi », s’est plaint Mwando Nsimba.

NE PAS CONDITIONNER LES ELECTIONS A LA TENUE DU DIALOGUE
Sauf aménagement d’un agenda caché, le G7 invite la CENI à publier le calendrier électoral global qui est, selon lui, un instrument de gestion rationnelle du processus électoral comprenant de façon cohérente l’ensemble des opérations préélectorales et électorales.
Le président Mwando a indiqué que la CENI, en tant qu’organe qui a la responsabilité constitutionnelle d’assurer la régularité du processus électoral en RDC, n’a aucune raison à subordonner la publication du calendrier électoral à la tenue d’un quelconque dialogue politique.
Le numéro un en exercice du G7 finit par lâcher « à l’allure où vont les choses, la CENI nous amène sournoisement au préalable du recensement général de la population congolaise, rejeté catégoriquement par le peuple congolais lors des manifestations les 19 et 20 janvier 2015 ».

POUR LA RESOLUTION 2277

Rappelant la rencontre entre une délégation du G7 et le facilitateur Edem Kodjo le jeudi 14 juillet dernier à l’invitation de ce dernier, le président Mwando a souligné que ce tête-à-tête a permis à sa famille politique de rappeler, à l’intention du facilitateur, l’acte d’engagement de Genval qui souligne l’urgence d’une décrispation politique sincère, en vue de créer un climat d’apaisement favorable au dialogue, préconisé par la Résolution 2277.
« Cette décrispation, avance-t-il, passe par la libération des prisonniers politiques, et d’opinion, la réhabilitation des partis politiques de l’opposition dédoublés, la fin de la répression, des intimidations, des arrestations et détentions arbitraires, ainsi que le harcèlement judiciaire des opposants. Elle requiert aussi l’ouverture des médias publics à tous les courants de pensée et la réouverture des médias privés fermés par le pouvoir ».

Orly-Darel NGIAMBUKULU

POINT DE PRESSE DU G7 DU 19 JUILLET 2016
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Comme vous le savez, le jeudi 14 juillet 2016, une délégation du G7 conduite par son Président en exercice, l’Honorable Charles Mwando Nsimba, a rencontré, à son invitation, Monsieur Edem Kodjo, Facilitateur désigné par l’Union Africaine, U.A, pour aider au déblocage du processus électoral en République Démocratique du Congo.
La délégation du G7 a saisi cette opportunité pour insister sur le respect de la Constitution et sur la mise en œuvre intégrale de la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’O.N.U qui prend en compte toutes les questions liées à l’impasse électorale délibérément créée et entretenue par le Président Kabila et ses partisans en vue de se maintenir au pouvoir.
La délégation du G7 a mis également un accent particulier sur l’exigence de sincérité, de bonne foi et de volonté politique de la part du Président Kabila ainsi que sur la nécessité d’instaurer un climat de confiance mutuelle tant entre, d’une part les membres de la facilitation internationale élargie et les parties congolaises et d’autre part celles-ci elles-mêmes afin de donner à toute démarche de solution de la crise électorale actuelle toutes les chances de réussite.
Dans le même sens, le G7 a rappelé, à l’intention du facilitateur, l’Acte d’engagement de Genval qui souligne l’urgence d’une décrispation politique sincère pour créer un climat d’apaisement favorable au dialogue politique préconisé par la résolution 2277.
Mesdames et Messieurs de la presse, nous ne le dirons jamais assez, la décrispation n’est possible que par la libération des prisonniers politiques, et d’opinion, la réhabilitation des partis politiques de l’opposition dédoublés, la fin de la répression, des intimidations, des arrestations et détentions arbitraires et du harcèlement judiciaire des opposants. Cette décrispation requiert aussi l’ouverture des médias publics à tous les courants de pensée et la réouverture des médias privés fermés par le pouvoir.
A l’évidence, la responsabilité d’une telle décrispation incombe à ceux qui gouvernent la RDC.
Le G7 a noté l’accompagnement du groupe international de soutien dont la présence aux côtés du facilitateur est indispensable et a fait également quelques suggestions méthodologiques qui lui permettront d’accomplir efficacement la délicate mission qui lui a été confiée par la communauté internationale.

Mesdames et Messieurs de la presse,
La Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, sans préalablement présenter un chronogramme global des opérations d’identification et d’enrôlement, a annoncé le début de l’enrôlement des électeurs par la province du Nord-Ubangi, pour la fin de ce mois de juillet.
Cette annonce suscite au G7 les réflexions majeures ci-après :
Primo, le processus d’actualisation du fichier électoral s’étale sur 16 mois. En réalité, il ne s’agit pas de la révision du fichier électoral, mais bien de sa refonte totale. Cette option de la refonte totale du fichier électoral décidée unilatéralement par la CENI aurait dû, au regard du contexte politique, être discutée avec toutes les parties prenantes au processus électoral au sein des cadres de concertation prévus par l’article 25 point 12 de la loi organique n° 13/012 du 19 avril 2013 modifiant et complétant la loi organique n° 10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la CENI. Et, ceci d’autant plus que cette option consacre le non respect du délai constitutionnel.
Il faut noter ici que la mission d’audit de l’Organisation Internationale de la Francophonie (0.I.F) et celle des experts de l’Organisation des Nations unies (O.N.U) ont établi qu’il est techniquement possible d’actualiser le fichier électoral par l’enrôlement de nouveaux majeurs et de la diaspora dans un temps compatible avec les délais constitutionnels d’organisation des élections présidentielle et législatives.
En réalité, la CENI nous ramène ainsi sournoisement au préalable du recensement général de la population congolaise rejeté catégoriquement par le Peuple congolais lors des manifestations du 19 et 20 janvier 2015 réprimées dans le sang par le pouvoir.
Secundo, A ce jour, la CENI refuse délibérément de publier le calendrier électoral et subordonne cette publication à la tenue du dialogue politique.
Cette attitude de la CENI est insoutenable et inacceptable. Non seulement la convocation du scrutin pour l’élection présidentielle à la date du 19 septembre 2016 est une obligation constitutionnelle, mais, dès lors que la CENI elle-même a fixé l’échéancier de l’enrôlement, un des éléments du calendrier électoral, elle devrait être à mesure d’indiquer la suite du processus, plus spécialement la date de l’élection présidentielle, soumise à une contrainte constitutionnelle précise et de surcroit plus facile à organiser.
En effet, le calendrier électoral est un instrument de gestion rationnelle du processus électoral comprenant de façon cohérente l’ensemble des opérations préélectorales et électorales. Sauf agenda caché, il ne convient pas de présenter ses différentes séquences séparément.
De plus, la CENI comme pouvoir organisateur des élections ayant la responsabilité constitutionnelle d’assurer la régularité du processus électoral, n’a pas à conditionner la publication du calendrier électoral à la tenue ou non d’un quelconque dialogue politique. Le faisant, la CENI, délibérément quitte le champ constitutionnel.
Tertio, en vérité la CENI traîne délibérément les pieds et allonge inutilement le délai des opérations préélectorales pour donner du temps au Président Kabila et à ses partisans qui veulent retarder le plus longtemps possible l’élection présidentielle et l’alternance démocratique.
Preuve en est donnée, par le fait qu’au lieu d’acquérir un nombre suffisant des kits de manière à commencer l’enrôlement dans plusieurs provinces (et il y en a 26), sinon dans l’ensemble du pays, au même moment, la CENI a préféré procéder province après province, ce qui naturellement étale le processus d’identification et d’enrôlement sur plus d’une année.
Pour corroborer nos affirmations nous voulons citer ici l’OIF qui dans son rapport final du 24/04 au 06/05/2016 sur l’évaluation du processus électoral en RDC mentionne que : " les délais avancés par la CENI reposent sur une approche de capitalisation, prévoyant ainsi des phases de formation ou encore d’enrôlement dissociées et donc cumulatives, entraînant de fait un accroissement substantiel des délais ".

Mesdames et Messieurs des médias,
Le G7 a la faiblesse de croire que s’il y a bonne foi et volonté politique dans le chef de ceux qui exercent le pouvoir d’Etat et dirigent la CENI, il est encore et toujours possible d’organiser les élections présidentielle et législatives dans les délais constitutionnels.
Pour ce faire, le G7 soutient la révision du fichier électoral à la place de sa refonte. La CENI a l’obligation constitutionnelle non seulement de convoquer au scrutin présidentiel l’électorat pour le 19 septembre 2016 mais aussi de présenter l’agencement de l’ensemble des opérations électorales. Elle ne peut s’y dérober quel qu’en soient les raisons fallacieuses et pour quelque prétexte que ce soit et même le manque de moyens financiers.
Le G7 est convaincu que si le Peuple congolais n’exerce pas de fortes pressions sur la CENI, elle ne publiera le calendrier électoral que le plus très tardivement possible, lorsqu’elle en aura reçu l’autorisation du Président Kabila.
Fort de cette conviction, le G7 sait que le 19 septembre 2016 au plus tard, le Peuple congolais se lèvera comme un seul homme pour réclamer dans la non violence et par toutes voies légales, la publication du calendrier pour exercer son droit souverain d’élire ses nouveaux dirigeants conformément à la Constitution.

Mesdames et Messieurs les journalistes,
Au G7, nous ne sommes pas naïfs. Nous savons que le Président de la République et ses partisans ne l’entendent pas de cette oreille. Ni les élections, ni l’alternance démocratique ne sont dans leur agenda politique en dépit des déclarations aussi trompeuses que mensongères dans lesquelles ils excellent depuis un certain temps.
C’est pourquoi, avec le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, nous appelons les Congolais de toutes les couches sociales à venir massivement au grand meeting populaire que nous tiendrons le dimanche 31 juillet 2016.
Cette manifestation publique de haute portée politique et historique devra être l’occasion pour notre Peuple d’exprimer sans équivoque au monde entier son attachement indéfectible et inoxydable à la Constitution du 18 février 2006 et à la démocratie universelle. Le meeting du 31 juillet 2016 sera ainsi l’expression d’une triple revendication :
o Revendication forte du respect de la Constitution
o Revendication forte de la relance du processus électoral conformément à la Constitution
o Revendication forte enfin de l’alternance démocratique exigée par la Constitution.
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Le G7, par ma voix, engage tous les Congolais, de l’opposition et de la majorité, en face de leur conscience, hommes et femmes, jeunes et vieux, à la mobilisation générale pour la réussite de ce meeting de vérité.
Je vous remercie

Pour le G7
Le Président,
Charles Mwando Nsimba