Monsengwo Voici la démonstration de ses accointances avec le régime

Jeudi 14 mai 2015 - 15:38

Le cardinal Monsengwo est pressenti facilitateur du processus politique initié par le régime. Le missi dominici de Kabila, Kalev Mutond, patron des renseignements (Agence Nationale des Renseignements, ANR en sigle) était allé aussi lui rendre visite dans les consultations qu’il a entreprises avec les forces vives de la nation. Selon des sources proches de services de sécurité, Ka¬lev a proposé à Monsengwo d’assurer la média¬tion du futur dialogue politique. Les mêmes sources confirment que le cardinal a accepté cette offre du régime. Curieux quand même que Monsengwo accepte aussi facilement une telle offre sans poser des préalables.

Genre rétablissement du signal des médias coupés arbitrairement et libération des prisonniers politiques. Son attitude corrobore les accusations de copinage politique avec le régime. Lui qui s’est tu alors que la RTCE, un média catholique, a subi les foudres du régime qui a coupé son signal sans aucune justification et au mépris de la loi. Monsengwo ne peut pas enfiler le beau costume de médiateur, ce costume est très beau pour lui. Son double jeu lors des concertations nationales de 2013 est encore frais dans les mémoires.

C’est lui en effet que le régime avait commissionné pour con¬vaincre Kengo d’aller aux Concertations nationales avec la promesse d’occuper la primature. Il n’a pas hésité à donner un coup de pouce à son ami Kengo al¬ors qu’il sait très bien que le président du sénat n’a pas d’assise populaire pour nourrir ses folles ambitions. C’est toujours le même Monsengwo qui était allé à Brazzaville pour soutenir le président Sassou dans sa tentative d’assurer les bons offices aux Concertations nationales.

Alors que le profil du dictateur Sassou ne pou¬vait en aucun cas lui don¬ner droit à un tel privilège. Monsengwo s’est tu face à la barbarie opérée par Sas¬sou sur nos compatriotes au nom de ses liens familiaux. Enfin de compte Monsengo a appuyé les Concertations nationales qui se sont révé¬lés aujourd’hui un fiasco car n’ayant résolu aucun problème politique de fond voilà qu’un autre proces¬sus politique se profile déjà à l’horizon. L’ex archevêque de Kisangani est coutumier des ces entourloupes poli¬tiques. Lui qui s’était défilé l’an passé à la réunion des intellectuels catholiques qui voulaient avoir la lumière de leur berger sur une ques¬tion fondamentale concer¬nant l’avenir de leur nation, à savoir : la révision con¬stitutionnelle.

Annoncé de longue date et très enten¬due, Monsengwo, qui pour¬tant avait donné son accord, ne s’y était pas rendu et ne s’est jamais excusé ni don¬ner une quelconque explica¬tion sur son détestable com¬portement. Sans chercher à exercer le pouvoir directe¬ment, Monsengwo aime le pouvoir et se plait à influ¬encer les acteurs de la scène politique. Il ne peut pas se cacher derrière le droit de réserve pour justifier ses si¬lences coupables car quand il fut archevêque de Kisan¬gani, il prenait la parole à temps et à contretemps sur tous les sujets politiques de l’époque. Ce qui d’ailleurs avait largement contribué à le hisser au perchoir de la Conférence nationale sou¬veraine. La politique c’est d’abord une question de symbolique ! Ne pas pren¬dre la parole à des moments critiques de la vie d’une nation, est une abstention coupable qui démontre une complicité certaine avec le régime que l’on feint de combattre pour ses excès.

Pourquoi a-t-il pris la parole lors des émeutes sanglantes de janvier ? Et pourquoi sur d’autres sujets tout aussi graves, s’enferme-t-il dans le mutisme ? Monsengwo ne peut pas se cacher non plus derrière la Cenco (con¬férence épiscopale nationale du Congo) qui est un organe de l’Eglise catholique qui a sa dynamique propre et qui a pris les positions les plus courageuses notamment sur la révision constitutionnelle. Aujourd’hui qu’il est presque acquis que Monsengwo sera désigné médiateur du nou¬veau processus politique, son impartialité est sujette à caution. Aux opposants de le récuser dès que la nou¬velle sera officialisée. Si¬non, la société civile comme l’Opposition ne sera pas à l’abri de ses divers coups bas et ses multiples com¬bines comme c’était le cas avec Kengo et actuellement avec le régime. C’était aussi le cas avec sa fameuse 3ème voie pondue dans le dos de Tshisekedi au profit de Ken¬go dans les années 90. Cette trahison avait poussé Tsh¬isekedi a coalisé avec Mobu¬tu pour le déchoir du Bureau du parlement de Transition. L’opinion doit donc se méfier de ce personnage. L’adage selon lequel l’habit ne fait le moine s’applique très bien à lui. Un homme averti en vaut deux ! Tout comme un peuple prévenu en aussi deux !

PAUL MULAND