Nord-Ubangi : mauvais signal pour l’enrôlement

Jeudi 11 août 2016 - 11:19
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Contrairement à l’engouement apparent de la cérémonie inaugurale du dimanche 31juillet 2016 fortement médiatisée, les populations du Nord-Ubangi en âge de voter ne se pressent pas devant les bureaux de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante). Nos concitoyens de cette partie de la République semblent plus préoccupés par leur survie au quotidien à travers des activités de champ, de pêche et d’élevage que par l’acquisition des cartes d’électeurs.

Selon certaines sources locales les autochtones de la province du Nord-Kivu, déçus parles tripatouillages vécus lors des cycles électoraux passés tant pour les provinciales, les législatives nationales que la présidentielle ont installé une méfiance totale dans les esprits vis-à-vis de la CENI. Les gens ont du mal à croire que les élections vont effectivement avoir lieu dans ce pays avant trois ans et qu’elles seraient réellement démocratiques, transparentes et apaisées.

La grande majorité pense que cette institution d’appui à la démocratie s’est lancée dans une nouvelle campagne visant le trafic futur de leurs voix au profit des candidats qu’ils n’auront pas choisis dans les urnes.
Au regard du manque d’empressement des candidats à l’enrôlement, d’aucuns pensent que la CENI serait obligée, à un moment donné, soit de plier bagages et de laisser au bord de la route plusieurs milliers d’hommes, de femmes et de jeunes en âge de voter, soit de prolonger les délais d’enrôler et partant, de cheminer lentement et sûrement vers le glissement du calendrier électoral.

Le chrono gramme arrêté pour les opérations d’enrôlement dans la province du Nord-Ubangi est d’autant difficile à respecter qu’à la désertion des bureaux de la CENI s’ajoute les pannes à répétition des kits. II semble que les sources d’énergie mises en place pour leur refroidissement connaissent des dysfonctionnements, ce qui précipite la détérioration des matériels d’enregistrement des électeurs et de captage des images.

Le mauvais signal émis à partir du Nord-Ubangi n’augure rien de bon pour la révision du fichier électoral, qui risque de dépasser largement le délai de 16 mois annoncé par le président de la CENI, Corneille Nanga.
Par KIMP