Opération « Likofi » : L’ONG “Amis de Nelson Mandela” contredit Muyej et Mende

Jeudi 27 novembre 2014 - 16:27

Une trentaine des parents des victimes des exactions de la police reprises dans les rapports “Scott” et “HRW” s‘inscrivent en faux contre les déclarations faites par le gouvernement pour réfuter les accusations des exactions commises par les éléments de la police et parlent d’un montage des photos des jeunes en prison présentées par le ministre de l’intérieur.
Les rapports accablants faits sur les bavures de l’ « Opération Iikofi” respectivement pat le Bureau conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) et organisation internationale des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), accusant la Police nationale congolaise (PNC) des exactions sur plusieurs personnes à Kinshasa, notamment des jeunes délinquants dénommés “Kuluna”, continuent à défrayer la chronique.

Après les mises au point faites tour à tour par le ministre de l’intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumière, Richard Muyej Mangenz, et son collègue des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté, Lambert Mende Omalanga, pour remettre en cause les rapports de ces deux organisations internationales des droits de homme, qui pour eux, ont exagéré dans les faits relevés comme exactions commises par les éléments de la policé pendant de l’Opération Likofi,
ONG “ Les Amis de Nelson Mandela vient de faire une réplique musclée en fustigeant les déclarations de ces deux membres du gouvernement.

C’était au cours d’une conférence de presse tenue hier mercredi 26 novembre 2014 au siège de cette organisation des droits de l’homme situé sur l’avenue Victoire, au quartier Kauka, dans la commune de Kalamu à Kinshasa.
Une trentaine des parents de ces victimes des exactions commises par les éléments de la police, citées dans le rapport Scott et dans celui de HRW, ont également assisté à cette rencontre. Ces derniers se sont inscrits en faux face aux déclarations faites par les deux ministres.

Le directeur exécutif des « Amis de Nelson Mandela », Robert Ilunga, a relevé les démarches effectuées par les organisations des droits de l’homme auprès des autorités politico-administratives congolaises avant la publication du rapport “Scott” élaboré par le BCNUDH (rapport qui a été à la base de l’expulsion de son directeur Scott Campbell), et après celui de l’organisation internationale HRW. Pour ces organisations des droits de l’homme, ce rapport accablant avait été remis été remis au commissaire général de la police, Charles Bisengimana qui, à son tour, l’a donné au ministre de l’intérieur Muyej en présence de l’inspecteur général Jean de Dieu Eleko et autres. Ces autorités politico-administratives avaient même remercié les membres des organisations des droits de l’homme pour le travail réalisé et avaient promis d’en tenir compte.

Robert llunga parle d’une mascarade du gouvernement après les interventions des deux membres du gouvernement. Il qualifie de montage les photos présentant deux jeunes comme étant des détenus extraits de la prison centrale de Makala alors que ces derniers seraient cités comme disparus et tués dans les rapports de BCNUDH et de HRW. Pour le responsable de ‘ONG “ Amis de Nelson Mandela “, le gouvernement est intervenu, à deux reprises par ses membres, pour se justifier et réfuter les accusations d’exactions portées contre la police congolaise.

Le directeur exécutif des Amis de Nelson Mandela a dit disposer des épreuves en images et en sons des parents des victimes, même si les autorités du pays vont tenter par la suite chercher à faire taire ces parents des victimes. Il a souligné que les organisations préparent une déclaration commune sur cette affaire, et ont saisi le procureur générai de la République. Aussi souhaitent- elles que l’inspecteur provincial de Kinshasa, le général Célestin Kanyama, et le général Sengelwa soient suspendus de leurs fonctions, afin de procéder aux enquêtes sur les exactions relevés dans les rapports “Scott” et de HRW. Des copies pour information ont été réservées au chef de l’Etat, au Premier ministre, au ministre de l’Intérieur, à celle de la Justice et plusieurs autres autorités politico-militaires du pays.

Robert Ilunga estime que le gouvernement a commis une faute grave en déclarant persona non g rata le directeur de BCNUDH, alors que ce dernier qui était arrivé fin mandat devait quitter la RD Congo le 31 décembre prochain, Il a également relevé que les organisations des droits de l’homme ont saisi la CPI (Cour pénale internationale) pour information sur les exactions commises lors de l’Opération Likofi.

Parmi les parents des victimes des exactions commises par les éléments de la police, un père aveugle de son état dit ne pas comprendre jusqu’aujourd’hui pourquoi son fils qui préparait les examens d’Etat est porté disparu. Ce parent inconsolable exige la tenue d’un, procès, si son enfant vit encore, pour qu’il soit acquitté. Pour ce parent témoin, son enfant n’est pas un “Kuluna” et n’avait pas commis de crime.

Même revendication pour la mère de Glody, présenté par un des ministres comme étant en prison au cours d’une intervention devant les médias. Cette mère de famille parlait en pleurant. Le papa de Trésor Bolaluembe qualifie aussi de montage la photo présentée par le gouvernement et s’étonne de voir que les autorités se permettent de mentir même devant les médias.
Les parents du jeune Pathy Bokako (qui porte le nom de sa grand-mère) ont soutenu que c’est depuis plus d’une année que leur enfant est porté disparu après avoir été enlevé par les éléments de la police qui procédaient à l’Opération Likofi.
LKT