PARIS-FACE À LA DIASPORA CONGOLAISE, FREDDY MATUNGULU PLANCHE SUR LES ENJEUX, DÉFIS ET PERSPECTIVES DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE EN RDC

Mercredi 20 juillet 2016 - 06:34

Le professeur Freddy Matungulu Mbuyamu, président du parti « Congo Na Biso » (CNB) et futur candidat à la présidence de la République Démocratique du Congo (RDC), a tenu une conférence au Centre international de séjour de Paris (CISP-Maurice Ravel ) dans le 12ème arrondissement , le samedi 16 juillet 2016.
Un bel exposé du professeur Freddy Matungulu samedi dernier. Pendant environ une heure, face à la diaspora congolaise venue de presque toute l’Europe (Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Allemagne…), il a analysé les enjeux, défis et perspectives de l’élection présidentielle en RDC .
En préambule à son exposé, il a retracé les étapes de son parcours professionnel et le sens de son engagement politique.
De sa belle et riche expérience (Professeur des universités, fonctionnaire international et ministre), il en tire la conclusion suivante : « Il est tout à fait possible, avec la bonne volonté, de réaliser de bonnes choses dans un pays comme la RDC ».
Ayant une vision positive pour la RDC, il refuse le statu quo dans un pays doté d’immenses ressources naturelles et humaines, mais dont la population vit dans une extrême pauvreté.
« L’alternance démocratique permettra de mettre notre pays sur une toute autre voie et de changer les conditions de vie de la population », a-t-il assuré. C'est le sens qu'il donne à son engagement.
LES ENJEUX DE L'ELECTION PRESIDENTIELLE
A propos de l’élection présidentielle, le futur candidat a distingué deux enjeux principaux : un enjeu national et un enjeu régional.
L'enjeu est national. Freddy Matungulu estime que «  l’élection présidentielle est d’un intérêt singulier, car elle permet d’améliorer la gouvernance politique d’un pays où les institutions doivent primer sur les individus ».
« Ma vision est celle d’un pays où personne n’est au-dessus de la loi », a-t-il déclaré.
« Et la bonne gouvernance politique devrait permettre la mise en place d’un processus qui accorde la primauté au droit des citoyens à sanctionner ses gouvernants à l’occasion d’une élection, en l’occurrence présidentielle », a-t-il poursuivi.
La possibilité de pouvoir avoir en RDC un contexte qui favorise l’excellence fera que « les Congolais puissent, au plan économique, être en mesure de maximiser les gains dont dispose le pays, c’est-à-dire  une économie qui fonctionne au bénéfice des Congolais. Cela pourrait relancer l’investissement », a-t-il relevé.
En outre, il va falloir " réhabiliter l’image de marque de la RDC en Afrique et dans le monde", a-t-il dit.
«  Notre pays ne compte plus en Afrique. Et dans le monde, la RDC est rarement invitée à assister à un forum de portée stratégique », a regretté l’ancien fonctionnaire international et d'ajouter qu’ «  il est important, pour la RDC, de casser l’isolement diplomatique qui la caractérise ».
L' enjeu est aussi régional. Le futur candidat à l’élection présidentielle est convaincu que «  si la RDC réussit à organiser les élections et à asseoir une démocratie florissante, gagnante, et à améliorer les conditions de vie de la population, le modèle congolais s’imposera dans la sous-région, en Afrique, voire au-delà ». Et il y "croit".
DE LA VOLONTE POLITIQUE
Pour Freddy Matungulu, le retard pris dans l’organisation de l’élection présidentielle constitue un défi majeur que l’on ne peut ignorer.
« Mobiliser les ressources nécessaires à l’organisation de l’élection présidentielle en quelques mois est un défi », a-t-il affirmé, mais il n’est pas  « insurmontable », a-t-il fait remarquer, car « tout est question de volonté politique ».
S’il y ' a de multiples défis auxquels la RDC doit faire face dans les mois à venir, le défi le plus important est, selon lui, le manque de volonté politique du pouvoir en place.
« Vouloir, c’est pouvoir. Un pouvoir qui ne veut pas donc ne peut pas. C’est le cas de la RDC », a-t-il lancé, et de renchérir : «  il y a  une confusion entretenue, programmée et exécutée autour de l’organisation de la prochaine élection présidentielle en RDC ».  « Le pouvoir en RDC fait partie du problème au lieu d’être l’artisan des solutions », s'est-il insurgé.
EFFECTIVITE DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE
Le futur candidat  est convaincu que « l’élection présidentielle en RDC aura lieu, car les 80 millions de congolais souhaitent une alternance au sommet de l’Etat ».  Il a fait observer par ailleurs que " les Congolais ont un rôle particulier à jouer pour que cette élection ait bel et bien lieu ".
Cette perspective lui semble évidente : « La Constitution est claire en la matière : le président est élu pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois".
Il invite ainsi les Congolais à se mobiliser pour faire échec à une quelconque initiative de révision constitutionnelle.
"Il faut que nous nous battions pour que notre Constitution puisse être respectée. Cette Constitution est la nôtre " , a-t-il déclaré.
Si l’apport de la Communauté internationale à l’organisation de la prochaine élection présidentielle en RDC (appui technique et financier ) ne le "gène" pas, il a souligné par ailleurs que  «  le plus gros du travail est à faire par les Congolais qui doivent prendre à cœur leurs problèmes et d’en trouver les solutions ».
Il a terminé  son exposé en remerciant les pays de la Communauté internationale qui ont déjà apporté leur aide à la RDC et invite d’autres bonnes volontés à leur emboiter les pas.