La force ne peut pas être la seule réponse à l’accroissement des gangs de jeunes malfrats, baptisés « Kuluna », ces bandes incontrôlables qui sévissent, rackettent, volent et parfois tuent. Après plusieurs opérations lancées par les services de sécurité contre ces bandits qui semblent dicter leur loi à Kinshasa, le gouvernement, via le ministère de l’Intérieur et Sécurité, a décidé de recourir aux services de Jean-Marie Lukulasi, président de la Fondation G 24. Sa recette ? Le retour à une politique d’aide et de réinsertion.
Les habitants de la capitale sont fatigués de ce phénomène qui a pris une proportion inquiétante depuis le milieu des années 2000. Dans chaque quartier de Kinshasa, on dénombre des gangs de ces jeunes brigands, organisés en territoires autour d’un chef. Ils agressent, volent, violent et osent même, de fois, s’en prendre aux forces de l’ordre.
Cette situation préoccupe au plus haut point le gouvernement qui veut, par tous les moyens, éradiquer ce phénomène qui gangrène la société congolaise. Le ministère de l’Intérieur et Sécurité, que dirige le Pr Evariste Boshab, imagine toutes les solutions possibles pour permettre aux Congolais de vaquer à leurs occupations, sans la peur au ventre.
DEJA A L’ŒUVRE
Après plusieurs réunions stratégiques, il a été mis en place une structure afin d’identifier non seulement ces jeunes, mais aussi et surtout trouver des moyens pour leur encadrement, leur insertion dans la société via des emplois en leur faveur.
Et c’est à un digne fils congolais, Jean-Marie Lukulasi, fort de son expérience dans des quartiers difficiles en Europe, notamment en France où il a vécu, qu’a été confiée cette tâche. L’homme a le profil de l’emploi. Lukulasi est bien connu des Kinois pour son engagement en faveur de ces jeunes désœuvrés qu’il a su apprivoiser par sa méthode de travail.
Aussitôt responsabilisé, Jean-Marie Lukulasi a pris sa tâche à bras-le-corps. Vendredi dernier 15 juillet, dans la salle Maman Mwilu où il a suivi son cursus scolaire, Jean-Marie Lukulasi est passé à la vitesse supérieure en effectuant le lancement des activités. A cette occasion, il a également dévoilé les futures activités que le gouvernement, via le ministère de l’Intérieur et sécurité, lui a confiées.
Le jour suivant, il est passé de la parole aux actes, en amenant ces jeunes « kuluna » balayer le tronçon Kauka-Victoire, à la surprise, en générale des passants qui ne croyaient pas leurs yeux.
On pouvait lire sur les visages de ces gangsters, la joie d’être enfin occupés sous la supervision des membres de la fondation Lukulasi et le G24 asbl. Bon vent à la "lukulasithérapie. "
Didier KEBONGO