PPRD : qui succédera à Boshab ?

Vendredi 15 mai 2015 - 07:57

* Après sept ans de règne, le désormais secrétaire général sortant abandonne
ses fonctions pour s’occuper de ses charges au sein du Gouvernement.
Incompatibilité par rapport à l’article 97 de la Constitution. Voilà qui résume la décision du secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), aujourd’hui vice-Premier ministre et ministre en charge de l’Intérieur. C’est ce jour, à travers le Congrès du PPRD à la Foire internationale de Kinshasa (Fikin), que le Pr Evariste Boshab doit rendre le tablier afin de passer le flambeau au nouveau secrétaire général de son parti. Bien entendu, cela passe logiquement par la démission de celui qui est encore en fonction. Cette nouvelle a été annoncée à l’ouverture à Kinshasa du congrès extraordinaire du parti présidentiel. Le secrétaire général désormais sortant du PPRD a lui-même confié qu’il abandonnait des fonctions au sein du parti qu’il exerçait depuis 2008 pour s’occuper des charges de l’Etat au sein du Gouvernement de cohésion nationale.

A travers cette démission, Evariste Boshab entend " laisser place à une nouvelle équipe qui devra, prochainement, gérer au quotidien le PPRD en tenant compte des résolutions qui sortiront de ce congrès ". C’est de la sorte que, comme le veut la tradition politique, le SG du PPRD a demandé pardon à certains de ses collaborateurs qu’il aurait offensés tout au long de son mandat de sept ans. Ouvert par le représentant de l’initiateur du parti, à savoir Yerodia Abdoulaye Ndombasi, le congrès du PPRD se déroulera pendant deux jours, soit d’hier jeudi 14 mai à ce vendredi 15 mai, dans une grande salle pleine de militants et cadres du parti venus de toutes les provinces de la RDC. Il s’agira de faire un état de lieu de leur parti, discuter sur les enjeux électoraux et définir les perspectives d’avenir du PPRD. Pour sa part, le Premier ministre Matata Ponyo est revenu sur quelques réalisations de son Gouvernement en faveur du développement du pays.

QUI SUCCEDERA A EVARISTE BOSHAB ?
La question est sur toutes les lèvres. Car, jusque hier soir, aucun nom ne pouvait être avancé avec précision. C’est à croire qu’il s’agit d’un secret soigneusement gardé, surtout que certains pensent que le successeur du Pr Evariste Boshab à la tête du PPRD pourrait tout aussi passer pour le " dauphin " du Raïs en cas de besoin. Trop tôt surtout pour s’essayer dans ce genre de projection. Car, il est d’abord question de se soumettre à une exigence constitutionnelle, pour ne pas enfreindre la loi. Professeur de droit, Evariste Boshab ne pouvait pas figurer sur la liste de ceux qui violent impunément la loi. Voilà qui l’a poussé à démissionner plutôt que s’accrocher inutilement. Un exemple que devraient suivre tous ceux qui se trouvent dans la même situation que le désormais ancien secrétaire général du principal parti présidentiel. Car, un véritable homme d’Etat ne peut jamais se mettre au-dessus de la loi.

Qui succédera vraiment à Evariste Boshab ? Il faudra attendre l’issue du congrès du PPRD, cet après-midi à la Fikin pour en savoir un peuple. Car, de la manière que des membres de son comité espèrent pourvoi à la vacance ainsi créée, il n’est pas du tout à écarter que les nouvelles fonctions soient confiées à un oiseau rare jusque-là inattendu. C’est comme un concours dont on attend de connaître le premier sur la liste. Le suspense demeure à l’ordre du jour, mais le jour prévu, l’assistance est fixée. C’est ce suspense qui taraude l’esprit des participants au congrès et qui connaîtra son terme ce vendredi. Juste une question de patience et l’heureux bénéficiaire des charges qui revenaient à Evariste sera connu. Voilà le principal enjeu du congrès du PPRD à la Fikin dont les travaux se clôturent ce jour. Bien entendu, il y aura également des résolutions en rapport avec les prochaines élections.

OBJECTIFS DU CONGRES DU PPRD

C’est au sénateur Yerodia Abdoulaye Ndombasi, en sa qualité de représentant de l’initiateur du PPRD, qu’est revenu hier la charge de définir les grandes lignes du congrès. Dans son intervention, il a exhorté les congressistes à dresser l’état de lieux du parti en vue de se mettre en ordre de bataille pour les prochaines élections qui pointent à l’horizon. Les élections locales, municipales et provinciales qui seront organisées au pays au courant de cette année, poursuit-il, vont permettre le renouvellement des assemblées provinciales, du Sénat, des exécutifs provinciaux et des animateurs de toutes les entités territoriales décentralisées.

Pour le représentant de Joseph Kabila à ce congrès extraordinaire de Kinshasa, les travaux en commission visent à élaborer des stratégies électorales et d’autres mécanismes susceptibles de contribuer à la victoire du parti et de pérenniser le régime en vue d’exercer le pouvoir pour lequel Mzee Laurent-Désiré Kabila a payé le plus grand prix. " Gagner les élections, traduit pour nous le respect de l’engagement pris, celui de ne jamais trahir le Congo ", lance "YAN ". Les congressistes ont, pour ce faire, été invités à mettre à l’esprit que la victoire est une question de vie ou de mort.

Le choix de candidats qui devront porter l’étendard du parti, ajoute Yerodia, devra recueillir la particulière attention. Car, c’est une lourde responsabilité. " Vous devez travailler avec vos différentes bases pour faire ce choix. Le représentant de l’initiateur du PPRD a appelé les participants à ces travaux de deux jours, à mettre en place, des animateurs qui vont répondre aux critères, notamment de loyauté, de fidélité, de crédibilité et d’ancienneté. Le patriache Yerodia n’a pas manqué de préciser que le congrès vise également à valider les listes de candidats pour une victoire écrasante du parti aux prochaines échéances électorales.

Ce congrès extraordinaire de Kinshasa connait la participation de membres venus de 26 provinces de la RDC. Le dernier congrès du PPRD avait eu lieu en 2011. À sa clôture, il avait investi Joseph Kabila, candidat pour l’élection présidentielle de novembre de la même année. Ces assises avaient réuni plus de trois mille cinq cents congressistes venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays. M. M. & Matthy MUSAU