Alors que la présidentielle de 2016 devient de plus en plus hypothétique, Opposition et Majorité présidentielle fourbissent leurs armes. Le décor est planté pour une déflagration politique aux conséquences incalculables. L’imminence du dialogue, considérée comme première étape du glissement, a poussé les principaux ténors de l’Opposition-à l’exception notable de l’UDPS-, ainsi que les acteurs de la société civile, à se liguer contre le président Joseph Kabila soupçonné de vouloir s’éterniser au pouvoir. Dans une nouvelle déclaration politique rendue publique ce 18 novembre sous le label « Forces vives » au CEPAS à Kinshasa, les membres de cette plateforme « exigent la publication immédiate du calendrier électoral réaménagé conforme aux échéances fixées par la constitution ».Etaient notamment présents : Vital Kamerhe (UNC), Pierre Lumbi (MSR-G7), José Endundo (PDC-G7), Charles Mwando N’Simba (UNADEF-G7), Delly Sesanga (ENVOL) et Samy Badibanga (UDPS). Ces leaders de l’Opposition, de concert avec la société civile, ont « sommé le gouvernement d’exécuter avec une priorité absolue le budget alloué à la CENI par le Parlement ». Les Forces Vives ont aussi demandé à la communauté internationale d’apporter ses soutiens technique et financier au processus électoral. Les partenaires au développement de la RDC sont d’ailleurs prêts à le faire mais ils conditionnent leur appui à l’élaboration d’un calendrier électoral clair et consensuel. L’envoyée spéciale du gouvernement britannique, deuxième bailleur de fonds bilatéral de la RDC avec 1.5 million de dollars par jour, en séjour au pays, l’a dit aussi. Mais la vraie nouveauté de cette Déclaration des Forces Vives réside dans le fait qu’ils accentuent la pression sur le président de la République. Pour eux, le chef de l’Etat demeure le principal responsable d’un éventuel non-respect de la constitution en sa qualité de Garant. Kabila « assumera seul les conséquences prévisibles, dommageables et funestes de sa politique » préviennent les Forces Vives. L’autre nouveauté dans cette Déclaration est que les Forces Vives n’ont pas fermé totalement la porte au tout dialogue politique. Le dialogue qu’ils rejettent est celui qui « viserait à créer l’illusion d’un large consensus sur le glissement et qui aurait pour conséquence d’entrainer tout le processus électoral hors du seul cadre légal » écrivent-ils. Pour eux, le dialogue ne pourra jamais légitimer un compromis quelconque sur des questions déjà fixées par la constitution adoptée à 85% des congolais déclarent-ils. Dans ce cas le dialogue proposé par Kabila peut les convenir si l’on s’en tient à l’ordre du jour défini par le président qui est essentiellement électoral. Kabila est soumis à des multiples pressions internes et externes. Résistera-t-il ? Les manifestations des étudiants de l’IBTP et de l’Académie des Beaux arts hier mardi 17 et aujourd’hui mercredi 18 novembre, ne présagent rien de bon. Ce sont des signaux inquiétants. Ci-dessous la Déclaration des forces vives.