Les rideaux du congrès de l’Union nationale des démocrates fédéralistes (UNADEF) sont tombés, hier dimanche 29 novembre 2015 dans la salle des fêtes de la paroisse Sainte Anne, à Gombe, après deux jours de travaux. Sur fond d’une critique acerbe provoquée par la dernière sortie médiatique du président de la République annonçant la convocation d’un Dialogue national inclusif et la constitution de son comité préparatoire, Charles Mwando Simba, président de l’Unadef, a jugé ce discours « pathétique », laissant beaucoup de zones d’ombres. « L’Unadef, à la suite du G7, réaffirme qu’elle n’est pas partie prenante à ce Dialogue », a martelé le numéro 1 de ce parti, qui a nouvellement rejoint les rangs de l’Opposition.
Convaincu qu’à travers ce discours du Chef de l’État, il y a persistance de la violation de la Constitution, Charles Mwando a souligné que « tout le monde doit se considérer comme mobilisé en vue de faire face à la résurgence de la dictature ». Concernant, enfin, la libération des prisonniers politiques annoncée par le président de la République, l’Unadef a indiqué qu’elle doit être totale et non sélective.
Au sujet des résolutions prises par les participants à ces assises, l’Unadef a d’entrée de jeu souligné qu’elle reste respectueuse des textes légaux. D’où, son exigence pour la tenue des élections législatives et présidentielle dans les délais constitutionnels.
Revenant, quant à eux, sur le Dialogue national proposé par le pouvoir, les sociétaires de ce parti ont conclu qu’il n’a pour objectif que de favoriser le glissement. « Nous demandons à chaque institution de s’assumer dans son secteur. Il appartient à la CENI de faire le calendrier, au gouvernement d’assurer la logistique et le financement, et enfin, au parlement de finaliser les textes légaux », a précisé leur représentant du haut de la tribune.
Election : l’appel à la Communauté internationale
Prenant à témoin la Communauté internationale, l’Unadef l’a exhortée à accentuer la pression pour l’organisation des élections dans les délais constitutionnels, et à ne pas faire le jeu de prolongation ou du glissement par une quelconque médiation ou facilitation. D’ores et déjà, selon elle, la composition actuelle de la CENI ne garantit pas des élections impartiales. Sa solution : à défaut du changement qui entrainerait le glissement des mandats, il faudrait un renforcement des mécanismes d’encadrement et de contrôle par cette même Communauté internationale.
Opposée clairement à la nomination des Commissaires Spéciaux, l’Unadef comme ses pairs du G7, a accusé, à travers cet acte, une nouvelle violation de la Constitution et exigé par conséquent la tenue immédiate des élections des gouverneurs des provinces. « En outre, nous exigeons la levée sans condition des mesures de neutralisation des assemblées provinciales», a-t-on déclaré.
Dans un autre registre, se considérant toujours comme exclue de l’ancienne plate-forme Majorité Présidentielle, l’Unadef a exigé du président de l’Assemblée nationale le remplacement des députés qui ont délibérément quitté leurs partis. A défaut, nuance-t-on, elle exhorte les députés nationaux de l’Opposition à prendre les dispositions qui s’imposent tant au niveau national qu’international pour recouvrer les droits de ces partis politiques respectifs.
Dénonçant eux aussi l’installation d’une dérive dictatoriale en RDC, les démocrates fédéralistes ont exhorté le G7 à passer à des actions concrètes de résistance. « Nous vous demandons de désigner le plus rapidement possible le candidat président de la République afin de permettre à nos militants de commencer le travail de mobilisation ! », ont-ils conclu. Tshieke Bukasa