L’activiste des droits de l’homme, Christopher Ngoy Mutamba, était devant le tribunal de Grande Instance de Matete, hier mercredi 18 Mars 2015. Enrôlée sous le RP 4966, cette affaire est passée en chambre foraine à la Prison Centrale de Makala. Ce procès l’oppose à la République Démocratique du Congo. Et, une dizaine d’infractions sont mises à sa charge, notamment l’incendie volontaire, les actes de pillage, l’incitation à la haine raciale contre les Chinois, etc.
Hier, lors de la deuxième audience, après la lecture du procès-verbal de l’audience passée, d’entrée de jeu, les journalistes de la presse nationale comme internationale venus pour la couverture du procès, n’ont pas pû avoir accès à la salle d’audience. Ce refus du tribunal d’autoriser les journalistes de suivre le procès était le sujet principal débattu.
C’est au sortir de l’audience que Me Jean Mukendi wa Mulumba, membre du collectif d’avocats de Christopher Ngoy, a fait le compte rendu à la presse. Il a indiqué que face à la décision du tribunal portant interdiction de la présence des journalistes, il a soulevé une exception, en évoquant les principes fondamentaux du droit et quelques conventions internationales ratifiées par la RDC sur le déroulement d’un procès équitable et équilibré.
C’est ainsi que le prévenu Christopher a refusé de comparaitre en l’absence de la presse, puisqu’il estime que son arrestation et sa mise en accusation par le Parquet Général de Matete sont connues de tout le monde. Il a rappelé qu’il avait été présenté à la presse nationale et internationale et que les infractions mises à sa charge sont connues de l’opinion. Et, pourquoi alors le procès doit-il se dérouler en catimini ou encore en l’absence des médias, s’est-il interrogé.
Selon l’avocat précité, le tribunal s’est retiré peu après pour un jugement avant dire droit. A leur retour, les juges ont fait savoir qu’ils devaient se référer à leur hiérarchie avant toute chose. Face à cette position du tribunal, Christopher Ngoy a interjeté appel.
Rappel des faits
Le défenseur des droits humains, Christopher Ngoy Mutamba, Président national de l’ONG » Synergie Congo Culture et Développement » et Coordonnateur de la plateforme » Société civile de la République Démocratique du Congo, dans le cadre de ses activités, a participé à la sensibilisation de la population sur le danger de révision du cadre juridique relatif aux élections en RDC. C’est en date du 21 janvier 2015 qu’il avait été enlevé vers le 20h00 dans la commune de Kalamu, et gardé dans les geôles de l’Agence Nationale des Renseignements.
Après une longue période d’incertitude, il avait finalement été présenté devant la presse tant nationale et qu’internationale au cabinet du Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, avant d’être mis à la disposition de la justice. Au terme d’un court séjour au Parquet Général de Matete, il avait été transféré à la Prison Centrale de Makala. Ici, il avait été entendu en chambre de conseil, puis le Parquet Général de Matete avait transmis le dossier au Tribunal de Grande Instance de Matete, en vue de sa fixation.
Dorcas Nsomue