La commissaire spécial adjoint du Kasaï-Oriental, Antoinette Kapinga estime que La prison centrale de Mbuji-Mayi mérite d’être désengorgée. Ce point de vue a été donné la semaine passée lors de sa première visite dans ladite prison, note l’Agence congolaise de Presse.
A l’issue de cette visite, elle s’était déclarée très préoccupée par les conditions de détention qui compte à ce jour 750 détenus.
Parmi les difficultés présentées par le directeur de prison, figure entre autres, l’absence de vivres et des médicaments. Ce qui a favorisé la propagation de la tuberculose, pulmonaire 39 cas, ayant causé, à ce jour, 17 décès.
La commissaire spécial adjoint du Kasaï-Oriental avait promis d’entrer en contact avec les responsables de la justice pour la régularisation rapide des dossiers judiciaires, en vue de désengorger la prison. » Un autre plaidoyer doit être fait auprès des autorités sanitaires pour le suivi des soins médicaux « , avait-elle conclu.
Quel est le rôle d’une maison carcérale ? A quoi servent différentes prisons dans un pays? Toutes ces questions ne sont pas posées pour rien. Il n’y a pas longtemps le ministre de la Justice du Kasaï-Oriental avait lancé un S.O.S demandant aux personnes de bonne volonté, les ONG et les entreprises de venir en aide aux prisonniers qui vivaient des moments inadéquats.
» Ce sont nos frères, nos sœurs, qui sont dans cette prison. Et je pense que leur venir en aide c’est également un devoir chrétien. Si tous ceux qui commettent des forfaits pouvaient avoir la chance d’être attrapés et incarcérés, je crois qu’il y aurait beaucoup plus que ceux qui sont là actuellement. Et donc, tout le monde est exposé d’une manière ou d’une autre », avait-il déclaré.
Le directeur de la prison centrale de Mbuji-Mayi avait par ailleurs, alerté le 14 septembre 2015 les autorités en ce qui concerne la pénurie des vivres qui guettait son établissement. Laurent Bafuafua prévenait que si cette situation de manque de vivres perdurait, elle entraînerait des décès parmi les prisonniers.
A part la pénurie des vivres la prison centrale de Mbuji-Mayi fait également face à la tuberculose depuis plusieurs mois. Vingt-sept détenus sont déjà morts de cette maladie pour l’année 2014.
Lors de sa visite de travail au Kasaï-Oriental, le vice-ministre de la Justice avait facilité le transfert des prisonniers malades de tuberculose vers les institutions sanitaires et fait libérer 110 prisonniers afin de désengorger cette maison carcérale.
La même source rapportait que, suite à l’insuffisance de la ration alimentaire, il été devenus difficile de poursuivre la prise en charge médicale, car le malade sous traitement avait besoin d’au moins deux repas par jour.
Malgré les efforts fournis par le Programme national de lutte contre la tuberculose » PNLT » pour éradiquer cette maladie, rien n’a changé.
Les spécialistes en question de santé estiment que, cette prison constitue un réservoir de bacilles de koch susceptibles de se répandre sur la population de la ville, lorsqu’on sait que des détenus malades, qui ont purgé leur peine, sont libérés et regagnent la cité dans cet état. La contribution des autorités est très bénéfique dans cette affaire, car nous ne cesserons de le dire, une maison carcérale n’est rien d’autre qu’un lieu de rééducation, et non un lieu de tourmente.
Jocelyne Wandje Mbote