RDC : réponse "inadéquate" des Casques bleus face à un massacre ethnique (général) 

Vendredi 22 janvier 2016 - 11:59

Les Casques bleus stationnés à Miriki, village de l’est de la République démocratique du Congo théâtre d’un massacre ethnique nocturne début janvier, ont eu une réponse "inadéquate" face à ce drame, a déclaré mercredi le chef de la force militaire de l’ONU dans ce pays. "Il a été constaté une réponse tardive et que moi-même en tant que responsable de la Force, je considère comme inadéquate", a déclaré le général de division Jean Baillaud lors d’une conférence de presse à propos des soldats sud-africains qui étaient basés à environ un kilomètre du village et qui ne sont pas intervenus pour mettre un terme à la tuerie.

 

Le massacre de Miriki, dans la province meurtrie du Nord-Kivu, a rappelé un drame s’étant produit en juin 2014 à Mutarule, au Sud-Kivu, à l’issue duquel la Mission onusienne avait présenté publiquement ses excuses et reconnu une part de responsabilité après le massacre de 32 personnes d’une même ethnie.

 

La tuerie avait été commise de nuit. Un détachement local de la Monusco avait été alerté par des riverains mais n’avait pas bougé. Présente à proximité, la patrouille des Forces armées de la RDC (FARDC) n’était pas non plus intervenue.

 

Pour le général Baillaud, commandant par intérim de la Force militaire de la mission de l’ONU au Congo (Monusco), "il faut tirer toutes les leçons, procéder à toutes les vérifications sur ce qui s’est passé".

 

Appelant à ne pas faire de comparaison hâtive entre les drames de Mutarule et Miriki, le général a estimé qu’il fallait "plutôt s’interroger" sur "les risques" qu’induit le massacre de janvier pour la stabilité de la zone, sur "les actions à entreprendre", et sur l’identité des auteurs de ces crimes et leurs éventuelles complices.

 

Seize ou dix-sept Nande ont été tués dans la nuit du 6 au 7 janvier, à Miriki (environ 110 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu). Les autorités, l’ONU et l’armée congolaise ont imputé la responsabilité de ce massacre aux rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).