RDC: "soutien total" des ambassadeurs africains au facilitateur du dialogue congolais

Vendredi 5 août 2016 - 00:53
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Les ambassadeurs des pays africains accrédités à Kinshasa ont exprimé mercredi leur "soutien total" à Edem Kodjo, facilitateur désigné de l'Union africaine pour le dialogue politique censé ouvrir la voie à des "élections apaisées" en République démocratique du Congo.

Le groupe d'ambassadeurs africains "a apporté son soutien total" à M. Kodjo pour l'organisation d'un dialogue national inclusif en RDC, a déclaré à la presse Clément Yandoma, ambassadeur du Congo en RDC et porte-parole du groupe.

"Ce dialogue doit absolument se tenir dans un climat de paix, pour la stabilité du pays et de toute la sous-région", a-t-il ajouté en présence d'une dizaine d'autres ambassadeurs.

La RDC traverse une crise politique profonde depuis 2011 à l'issue des élections marquées par des fraudes massives et ayant reconduit le président Joseph Kabila et sa majorité à la tête du pays.

Fin novembre 2015, M. Kabila a convoqué un "dialogue national" afin de mettre autour d'une table la majorité, l'opposition et la société civile en vue de réfléchir sur la tenue d'"élections apaisées" dans un pays où règne un climat politique tendu.

L'opposition avait d'abord boudé ces pourparlers, perçus comme un "piège" du pouvoir, avant de donner son accord sous conditions.

Samedi, M. Kodjo a reporté sine die le démarrage des travaux préparatoires à ces assises, alors que la veille, la majorité au pouvoir lui avait exprimé son soutien lors d'un rassemblement populaire.

Dimanche, lors d'un meeting populaire à Kinshasa, l'opposant historique Étienne Tshisekedi a réitéré la récusation de M. Kodjo, l'accusant d'être proche du président Kabila et a demandé son remplacement par l'Union africaine.

M. Kodjo avait rejeté cette accusation, la jugeant "injuste".

Pour les diplomates africains, M. Kodjo a fait preuve de "bonne foi en direction des membres de l'opposition radicale en vue de créer un climat favorable devant rapprocher toutes les parties".

Mardi, l'Union européenne a exhorté les autorités congolaises et l'opposition à créer des conditions favorables au démarrage rapide de ce dialogue.

Depuis des mois, l'opposition craint que M. Kabila, au pouvoir depuis 2011, dont le mandat prend fin le 20 décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter, ne reporte le scrutin présidentiel prévu en fin d'année pour s'accrocher au pouvoir.

Un récent arrêt de la Cour constitutionnelle autorise à M. Kabila à rester en fonction si la présidentielle n'est pas organisée.

Avec AFP