Rentrée parlementaire sous tension

Mardi 16 septembre 2014 - 11:29

Si, par principe, la session ordinaire de septembre est essentiellement consacrée à l’examen du projet de budget pour le prochain exercice, d’autres sujets brûlants de l’actualité, tel que l’épineux dossier de la révision de la Constitution, s’inviteront sans nul doute au débat. L’unanimité s’étant difficilement dégagée aussi bien dans la Majorité que dans l’Opposition sur un projet de révision déposé par le gouvernement au bureau de l’Assemblée nationale, la rentrée parlementaire s’annonce sous tension. Après trois mois de vacances parlementaires, députés et sénateurs se retrouvent ce matin à l‟hémicycle de Palais du peuple pour l‟ouverture de la session ordinaire de septembre, généralement consacrée à l‟examen et à l‟adoption du projet de loi des finances pour le prochain exercice. Dans un communiqué officiel signé par le rapporteur de l‟Assemblée nationale, Norbert Ezadri, diffusé sur les antennes de la RNTC 3, les députés nationaux sont conviés à prendre part ce lundi 15 septembre à la cérémonie solennelle d‟ouverture de la session prévue à partir de 12 heures locales dans la salle des Congrès du Palais du peuple. Entre-temps, l‟Opposition qui grogne à la suite de la condamnation à 12 mois de prison ferme d‟un des leurs, le député UNC Jean-Bertrand Ewanga, menace de ne pas participer à cette session. Selon le député UDPS et alliés Jean-Claude Vuemba, l‟option devra être levée à l‟issue d‟une rencontre de son groupe parlementaire. En réalité, au-delà de l‟examen du projet de budget de l‟Etat 2015, la politique pourrait prendre le dessus. Dossier sensible Sans doute, les parlementaires ne manqueront pas d‟inscrire dans le calendrier de cette session, l‟examen du projet de révision de quelques articles de la Constitution leur transmis depuis des mois par le gouvernement. Dans le même lot, le gouvernement avait aussi annexé trois projets touchant au mode des scrutins. Autant de sujets sensibles qui alimenteront les discussions à l‟hémicycle. Il va sans dire que des enjeux de taille entourent cette rentrée parlementaire. Concernant le projet de loi de finances pour l‟exercice prochain, le gouvernement, dont la composition a pris du retard, devra engager une course de façon à déposer ce projet dans le délai fixé par la Constitution. Toujours est-il que, comme en 2013, c‟est Matata qui se chargera de défendre devant les élus du peuple le projet de loi de finances du prochain exercice. Quant au projet de révision de certains articles de la Constitution, l‟opinion reste divisée. La Majorité présidentielle, qui pilote ce projet, a du mal à accorder ses violons. En interne, des dissensions ont fait jour. Le Mouvement pour le renouveau social (MSR) et la Scode de Jean-Claude Muyambo se sont ouvertement opposés à cette option. Certains ténors de la MP, qui se recrutent notamment dans le PPRD, ont juré de mener le projet de révision jusqu‟au bout. Et, pour lier la parole à l‟acte, le PPRD a entamé au niveau de la base des campagnes de sensibilisation pour faire passer ce qui a tout l‟air d‟une pilule amère. Très accrochée à ce projet de révision de la Constitution, la Majorité pense s‟appuyer sur le référendum - mécanisme difficile à faire appliquer au vu des contraintes de divers ordres, pour obtenir l‟aval du peuple souverain. Même si le chemin pour y parvenir est parsemé d‟embûches, la Majorité ne s‟avoue cependant pas vaincue. Dans l‟Opposition, la révision de la Constitution passe pour un coup d‟Etat. Tous s‟opposent donc à une quelconque retouche de la Constitution, estimant que le temps et les circonstances ne se prêtent pas à un tel exercice. Au Parlement, l‟on devait s‟attendre à de chaudes empoignades entre différentes camps. Dans tous les cas, parmi les projets de lois que le Parlement pourrait analyser en urgence, il y a, entre autres, celui initié par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en vue de préparer et d‟organiser les prochaines échéances électorales dans un climat apaisé. L’hémicycle fait peau neuve Par ailleurs, l‟Assemblée nationale vient d‟acquérir un lot de 60 véhicules constitué de bus, de voitures et de camionnettes pour le personnel de cabinet et les hauts cadres de l‟administration. Cette acquisition du bureau de la Chambre basse du Parlement, sur base de sa ligne de crédit, constitue un important investissement devant garantir davantage des conditions de travail optimales du personnel pour un rendement meilleur. Aussi l‟Assemblée nationale tient-elle à la promesse faite par son président Aubin Minaku lors de son investiture en avril 2012 : celle de moderniser l‟Assemblée nationale. C‟est dans cette vision que s‟inscrit également le renouvellement du charroi automobile destiné à assurer le transport en commun des agents et fonctionnaires de l‟Assemblée nationale. Une énième matérialisation qui vient en palliatif au charroi automobile amorti, défectueux ou déjà hors d‟usage.

 

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