Respect de la Constitution, publication du calendrier électoral, … Appel des forces vives de la nation

Jeudi 19 novembre 2015 - 13:41

La nation congolaise, représentée par les organisations de la Société civile, les membres des partis politiques et des parlementaires, a fait une déclaration solennelle sur le processus électoral en RDC. Au regard de l’article 69 de la Constitution, elle rappelle que le non-respect de la Constitution - en ce qui concerne les délais des élections - demeure de la responsabilité exclusive du président de la République qui en est le garant. C’est aussi lui qui assumera seul devant les Congolais et l’histoire les conséquences prévisibles, dommageables et funestes qui pourraient en découler.

Le Potentiel

Réunies hier mercredi 18 novembre dans la salle Père Boka de CEPAS,  les forces vives de la nation ont lancé un appel sur l’urgence d’un calendrier électoral réaménagé mais aussi conforme aux échéances fixées par la Constitution. Elles en appellent à la vigilance de la population pour que, dans le respect de l’article 64 de la Constitution, celle-ci s’investisse à protéger et à assurer, en dernier recours, le respect de la Constitution, par la mobilisation de toutes les couches sociales et les organisations de la société civile. Objectif : barrer la voie à l’organisation d’un référendum destiné à changer de Constitution et arriver à supprimer l’alternance. En d’autres termes, consacrer un pouvoir dictatorial.

 Modérateur de cette rencontre, Me Georges Kapiamba, président de l’ONGDH « Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), a souligné que l’objectif des signataires est de parvenir à l’instauration d’un État de droit, démocratique, avec des élections transparentes en 2016.

Dans son mot de circonstance, M. Robert Ilunga Numbi, directeur exécutif de l’ONGDH « Les Amis de Nelson Mandela pour les droits humains (ANMDH) a pour sa part exhorté tout le peuple à rester attentif pour qu’il y ait passation de pouvoir en 2016 entre le président actuel et son successeur. Cela, en vertu des articles 73 et 74 de la Constitution. Il a souligné que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est dans l’obligation d’aménager et de publier son calendrier électoral. Il a lâché en passant : « En janvier 2015 il y a eu mort d’hommes, et cela ne restera pas impuni ». Pour lui, les élections locales peuvent être renvoyées, mais il ne faut pas attendre le recensement pour les législatives et la présidentielle.

Intervenant à son tour, Me Hubert Tshiswaka Masoka, président de l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) basé à Lubumbashi, a fait remarquer qu’en RDC tout se fait en marge de la Constitution. A titre illustratif, il a cité le cas de 21 commissaires spéciaux récemment nommés par le gouvernement et qui gèrent les provinces sans mandat du peuple. Or, aux termes de la loi, les provinces sont dirigées par des gouverneurs et leur mode de désignation est l’élection. Il en est de même de la tenue de la conférence de gouverneurs dont les conditions sont fixées par la loi.

« N’acceptons pas l’arbitraire. Le dialogue, oui ; mais dans le respect de la loi. Voudriez-vous dire que pendant tout ce temps on ne dialoguait pas ? », a renchéri Hubert Tshiswaka avant d’ajouter que l’ « On ne dirige pas un État avec des dialogues. Allons aux élections et votons un président qui va nous amener à un dialogue positif ».

Quant à Me Richard Bondo Tshimbombo, président de la section RDC d’Avocats sans frontières (ASF), il a été hué par l’assistance pour avoir fait cette exhortation : « Partons tous au dialogue, le peuple congolais trouvera son compte dans le consensus qui sera trouvé ».