Comme annoncé en son temps par votre quotidien, la collaboration entre les Nations Unies et Kinshasa dans la traque des Fdlr n’avait pas longue vie. Un point de discorde majeur était apparu entre les deux partenaires. Il s’agit des imputations pour crimes à l’encontre de deux généraux placés par le gouvernement congolais comme dispositif clé dans l’éradication des forces négatives dont les Fdlr.
En effet, depuis le mardi 10 février, le porte-parole des Nations Unies, Stephan Dujarric, a annoncé la rupture à partir de New-York. Selon ce dernier, l’ONU est opposée au maintien de deux officiers congolais impliqués dans des crimes graves, au commandement de l’offensive que l’armée congolaise a lancée la semaine dernière contre les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) dans l’Est.
« Nous avons soulevé les préoccupations reliant les deux généraux des FARDC à des violations des droits de l’homme, et donc nous avons suspendu notre soutien aux FARDC sur les opérations anti-FDLR », a déclaré M. Dujarric, rappelant l’engagement des Nations Unies au respect des droits de l’homme.
S’exprimant sur un média périphérique, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a fait savoir que les autorités congolaises n’ont aucune information documentée sur les crimes qui sont reprochés à ces « deux officiers que la RDC a souverainement désignés pour commander ces opérations. » M. Lambert a soutenu que son gouvernement continue à attendre que l’ONU lui fournisse l’information documentée de ces crimes avant de qualifier d’inacceptable cette attitude des Nations Unies qui, pour lui, sont plutôt responsables de la présence des FDLR en RDC.
« La décision … implique que les Nations Unies, après avoir été à la base de cet envahissement du territoire de la RDC par une force négative comme les FDLR en 1994, pour avoir forcé le régime du défunt Président Mobutu à recevoir ces gens, s’exonèrent de la responsabilité de gérer la solution de ce problème et laissent la gestion entièrement entre les mains de la RDC », a affirmé Mende. Ce dernier va prévenu que l’opération va se poursuivre avec ou sans les Nations Unies, par devoir de sauvegarder de la souveraineté nationale.
Revenant sur la question, Dujarric a précisé que les Nations Unies restaient en contact de haut niveau avec le gouvernement congolais et étaient confiantes qu’une solution serait trouvée. Les Nations Unies avaient donné deux semaines aux autorités congolaises pour résoudre la problème posé, mais rien n’a été fait.
Flashback
Selon certains analystes, la vérité dans ce dossier qui fait grand bruit est que privée de ses précieux relais au sein des Fardc, la Monusco ne se sent plus à l’aise. A travers elle, la communauté internationale tenait à garder une main mise sur l’appareil défensif congolais.
Ayant découvert le manège, la haute hiérarchie militaire du pays a décidé de bloquer la mission onusienne. Cette dernière n’a pas trouvé mieux que de diaboliser les officiers Fardc récemment nommés avant d’exiger carrément leur départ sans conditions du commandement des opérations contre les forces négatives. Ce que les autorités de Kinshasa rejettent avec la dernière énergie, convaincues de la duplicité et de la malice de la communauté internationale.
Il ne suffit pas de clamer sur tous les toits que tel et tel autre officier congolais sont coupables de crimes et de graves violations des droits humains. Il faut le prouver de manière irréfutable. Ce que peine à faire la Monusco jusqu’à ce jour.
Le Palmarès avait judicieusement prévenu l’opinion congolaise sur le fondement de la démarche de la communauté internationale dans le cadre de son intervention en Rdc voici plus de 10 ans aujourd’hui.
Nous révélions en effet que la communauté internationale a investi plus de 10 milliards de dollars dans la stabilisation du Congo-Kinshasa. Venue de l’univers par excellence capitaliste de la planète, cette intervention financière ne peut et ne saurait être gratuite ni altruiste. Elle répond à un agenda précis et préalablement défini. De là toutes les tentatives de contrôle et de mise sous tutelle des pans stratégiques de la vie nationale.
LP