Me Andeka Djamba, un ancien présidentiable aux élections de 2006, a attrait en justice Olango Osako, un ancien agent du Centre d’Evaluation et d’Expertise des Matières Précieuses « CEEC », pour faux et usage de faux, imputations dommageables et dénonciation calomnieuse. Le prévenu était absent à l’audience d’hier mardi 14 juin 2016 au Tribunal de Paix de N’Djili « Tripaix/N’Djili » où cette affaire est enregistrée sous RP 15314. Priés de narrer les faits et de s’appesantir sur les dispositifs de la loi sur les préventions retenues à charge du prévenu, les avocats du plaignant ont affirmé que, leur client de surcroît avocat, avait été approché par Olango en 2003 pour le défendre dans un conflit qui l’opposait à la CEEC. Le prévenu avait allégué avoir été licencié abusivement par son
employeur. N’étant pas en mesure de faire face aux exigences financières que nécessite le recours aux cours et tribunaux, l’ex agent de la CEEC avait obtenu de son avocat que ce dernier prenne à son compte les frais judiciaires et connexes relatifs à ce dossier, à savoir, les démarches entre autres, au niveau de l’Inspection du
Travail.
Selon ces avocats, tout avait bien marché pour le prévenu et il y
avait eu une saisie conservatoire des comptes de la CEEC. Ils ont
signalé qu’Andeka avait remarqué plus tard qu’il se trouvait dans ce
dossier une lettre d’indemnité d’entente établie de commun accord
entre le prévenu et son ancien employeur. Entre temps, ce dossier qui
avait pris trop de temps avait occasionné des frais évalués à 30.000
USD. Et d’affirmer qu’ahuri, le plaignant ne s’expliquait pas pourquoi
son client ne lui avait pas révélé ce détail. Les avocats d’Andeka ont
affirmé également à l’intention des juges que le prévenu avait remis à
leur client une procuration pour lui permettre de trouver un compromis
avec la CEEC et négocier par la même occasion l’extinction de ce
dossier. Ceci dans la mesure qu’avec l’indemnité d’entente, le
prévenu ne pouvait plus obtenir quelque chose auprès de la CEEC. Ils
ont signalé que le plaignant est parvenu en 2014 à rentrer dans ses
frais et avait remis en 2014 à titre humanitaire 10.000 dollars à
Olango.
Ils ont précisé, en outre, que le prévenu avait adressé l’année
suivante une correspondance à son avocat avec ampliation aux
différentes autorités du pays pour affirmer avoir été roulé par Andeka
qui, selon lui, avait perçu plus de 80.000 USD non 30.000 USD. Le
prévenu, ont-il indiqué, avait ajouté que si on lui avait payé la
totalité de son dû, son avocat, dévoré par l’envie, allait être tenté
de lui faire du mal. N’ayant enregistré aucune réaction de la part des
destinataires de la dite lettre, leur client a jugé bon d’attraire
Olango en justice pour laver son honneur d’homme public trainé dans la
boue. Ils ont demandé aux juges de dire établi en fait comme en droit
les infractions mises à charge du prévenu, d’ordonner son arrestation
immédiate et ont sollicité des dommages et intérêts de l’ordre de
20.000 dollars.
Le ministère public s’est prononcé pour la condamnation du prévenu à
des peines prévues par la loi. Le verdict interviendra dans les jours
à venir.
Jean-Pierre Nkutu